Opéra Bastille

Une prouesse technique

L’opéra Bastille n’a pas l’histoire ni le cachet de l’opéra Garnier mais il a la technique et la surface. Depuis son inauguration en 1989, il a pris la place du plus grand opéra du monde devançant ceux de Tokyo et de Sydney.

Informations Générales

Une histoire courte

Opéra Bastille
Bastille en fin de journée

Il y a une vingtaine d’années, en février 1982, François Mitterand, fraîchement élu président, prend la décision de faire connaître l’art lyrique au plus grand nombre.
Il veut construire un nouvel opéra moderne destiné à suppléer l’opéra Garnier qui accuse ses deux siècles d’existence et ne suffit pas à déployer une offre élargie. Ainsi, dès mars 1983, 1 700 architectes de 45 nationalités différentes s’opposent pour remporter le concours international lancé pour trouver le futur nom qui sera associé au nouveau bâtiment. 756 projets parviennent jusqu’à la table du jury. C’est celui de l’inconnu Carlos Ott, tout droit venu d’Uruguay qui fait l’unanimité. Enfin, pas celle du public, surpris par la décision de confier l’édification du nouvel opéra à un architecte si peu connu.

 

En plein musée

Les travaux commencent en plein cœur du XIe arrondissement, sur le site de la Bastille. La vieille gare désaffectée qui s’approprie un espace précieux mais qui ne l’utilise plus est détruit en octobre 1984. Le 14 juillet 1989, pour le 200e anniversaire de la prise de la Bastille, la place mythique s’offre un nouvel hôte de luxe : l’opéra Bastille est inauguré. Aujourd’hui, entre ses murs, la 20e saison commence tandis que l’opéra Garnier entame sa 134e année de représentations.

Des chiffres impressionnants

Bastille de profil
Le profil de l'Opéra

L’opéra Bastille est un mastodonte :
- 22 000 m² d’emprise au sol
- 160 000 m² de surface totale répartie sur plusieurs étages atteignant une envergure verticale de 80 m dont 30 sous le niveau de la rue. Pour se faire une idée, c’est plus que l’ensemble du musée du Louvre pourtant déjà bien vaste. La somptueuse salle de 1 200 m² qui accueille les amateurs d’art lyrique ne représente que 5% du volume du bâtiment. Le reste est dévolu à ce que l’on appelle les dispositifs scéniques, à un amphithéâtre de 700 m² et à un studio de 280 m². Il n’en fallait pas temps pour glaner le titre de plus grand opéra du monde mais comme ça, il y a de la marge… Cela multiplie par trois le record précédent et rend le défi difficile à relever.

 

Sophie Graffin
Publié le 17/03/10

Crédit photos : © Graffin