Pêche en Argentine

4ème semaine Argentine

Arrivée à Bariloche, chercher une tente, une voiture et acheter la licence de pêche. Je prends la licence pour une semaine à 250 AR$ (environ 60 euros) la saison complète est à 350 AR$. Les prix sont 10 à 15 fois supérieurs pour les étrangers "lointains" que pour les argentins et résidents des pays limitrophes!

La réglementation est détaillée pour les provinces de Patagonie dans un livret, rio par rio. La tendance générale est fly only (1 mouche, hameçon sans hardillon) et no kill. Quand on a le droit de prélever c'est 1 ou 2 poissons de moins de 35 cms!

Une fois équipés on part à 4 dans notre kangoo sur les pistes du parc Nahuel Huapi. Les lacs sont immenses et très beaux mais j'espère surtout sur la rivière qui les connecte qui n'est autre que le rio Manso qui finit sa course en affluent du rio Puello au Chili. Premier spot de camping au bord du rio Manso juste au dessus des chutes vers le lago Rocca. La rivière est d'un bleu turquoise incroyable dans cette forêt.

Je vois quand même pas mal de pêcheur mais pas de poissons. Un gars du coin me dit que les grosses sont bien là mais qu'il faut pêcher à la tombée de la nuit avec des mouches plutôt blanches. J'essaie mais en vain. On migre ensuite vers le début du rio Manso et le volcan Tronador mais là pas de pêche possible car eau de glacier.

On sort de ce parc pour se ravitailler à El Bolson où on passe une nuit. Je fais le coup du soir sur le rio Quemquemtreu jusqu'à sa confluence avec le rio Azul et je le continue le lendemain matin avant le départ. Beaucoup de truites arc en ciel mais çà culmine à 30 cms. Niveau des eaux bas, beaucoup de saules en bord de rivière et qualité des eaux parfois douteuse...

Départ ensuite pour le parc "Los alerces" et premier arrêt à la fin du lago Rivadavia. On cherche un coin de picnic en s'enfonçant dans la forêt, on se perd mais on finit par déboucher vers le début du rio Rivadavia à la sortie du lac. Zone marquée mouche et no kill. Couleur incroyable. Dans la partie calme du début sous les arbres je vois de belles truites roder. Je monte ma canne et j'arrive à en séduire une mais trop impatient, je casse au ferrage puis sur une deuxième séduite par ma mouche j'avais trop de mou dans la ligne...

rio mansorio rivadia

Je vais jusqu'au premier rapide un peu plus loin et là c'est un spectacle incroyable! je me pince pour y croire, dans le premier courant les truite de 40 à 50 cms grouillent litéralement. L'eau est limpide on les voit s'alimenter dans le courant, c'est un spectacle fascinant (pour un pêcheur). Par contre les pêcheurs grouillent sur la rive! Je reste plus d'une heure à essayer toute ma boite de mouche en vain. Je reviendrai le lendemain y passer l'après midi mais en vain aussi. La seule consolation c'est que les autres ne font pas mieux, y compris ceux avec guide de pêche...

Le lendemain par contre dans la partie calme, je débusque une fario de 4 à 5 kilos en bordure mais impossible de la faire mordre.

Après 2 nuits passées dans le parc los alerces et sous un temps pluvieux et frais j'essaie de convaincre le groupe de passer au Chili vers Futaleufu mais je ne suis pas assez persuasif. Pas grave j'ai mon plan B : direction Corcovado et le rio du même nom.

Arrivée donc dans le petit village de Corcovado après un gros paquet de pistes en ripio et enfin un village pas touristique qui rappelle en fait la patagonie chilienne ! On arrive à se trouver 2 nuits dans une chambre de 4 dans une petite auberge qui sert de base à une organisation de rafting sur le rio Corcovado.

rio rivadiario corcovado

Sur le rio Corcovado on touche de près le problème de la pêche en Argentine: l'accès aux spots de pêche! A part au pont près de l'auberge où il y a en permanence 3 pêcheurs, 6 baigneurs et 25 rafteurs, c'est la galère. Je réussis à passer une barrière à 6 kms en amont pour trouver une zone avec une grosse pollution agricole et des algues vertes en abondance qui se collent à la soie. Je croise un groupe de 3 argentins qui pêchent à la cuillère dans cette rivière indiquée solo mosca sur mon permis. D'une manière générale sur cette partie le rio coule de manière assez rapide sans cassures et avec des berges recouvertes par des saules donc difficile de trouver un bon spot. Le lendemain matin je fais 15 kms de piste et après un affluent presque à sec je me gare et je pars vers le rio que j'atteins en un peu moins d'une heure de marche dans un terrain difficile où l'orientation est problématique. Mais... enfin je trouve une cassure de pente à 45 degrés qui fait une belle chaussée et je peux la pêcher. Sur ce spot je prends 1 arc en ciel de 35 et 3 farios entre 40 et 50 cms qui me récompensent des efforts faits pour arriver ici! Puis il est l'heure de retrouver son chemin et d'aller trouver les autres pour leur réveil!

Le soir j'essaie en vain le début des gorges après le pont. Le coin est magnifique et le rio est réputé pour ses remontées de saumon Coho (le rio Corcovado nait du lago Vinter et repart vers le Chili où il devient rio Paloma). Dans l'après midi j'ai fait les gorges en raft avec mes fils et un autre pêcheur hébergé à l'auberge avec nous. C'est vraiment très beau, les pools sont incroyables mais nous y avons vu un spectacle affligeant: un cormoran mort suspendu à une branche haute par une ligne de pêche qu'il avait avalé...

D'une manière générale on voit pas mal de cormorans ou assimilés, des martin pescadors qui sont un peu comme les nôtres en beaucoup plus gros:

Le lendemain matin pour ce que je pensais être mon avant dernier jour de pêche, je me lève et repart vers mon coin de la veille mais... il fait 4 ou 5 °C le vent est fort, il pleut et la neige est descendue très bas... La veille il faisait plus de 25°C! Je peine à retrouver l'endroit sans le repère des sommets visibles et après une heure éprouvante je sors une fario de 40 cms et je plie ma canne pour la dernière fois. Dans ce temps bouché il m'est arrivé un truc dont on rigole généralement après: je pars à 90° du rio direction la piste et après 10 mn de marche à zigzaguer entre les arbres et les buissons, j'arrive droit sur le même rio mais dans un coin inconnu! D'où l'utilité d'une boussole que je n'avais évidemment pas. Je mettrai plus d'une heure pour retrouver la piste et la voiture... Une fois rentré nous dégageons pour Esquel et la suite des vacances (visite des villes de Valdes, Buenos Aires, Iguazù et Salta).

La canne et les waders rangés au fond du sac puis mis en consigne dans une auberge de jeunesse... Il faut de tout dans un voyage. En tous cas j'en aurais pris plein les yeux et je reviens avec des souvenirs pleins la tête et... l'envie d'y repartir!