Dernièrs jours au Pérou

19 août : Cuzco - Pisac - Ollantaytambo - Yucay

Nous retrouvons avec grand plaisir un des Michel, celui qui s'était fait opérer d'un décollement de la rétine, ainsi que son épouse. En nous rendant à Pisac, nous voyons sur plusieurs toits de maisons, des croix, des bouteilles et des taureaux qui symbolisent respectivement un désir de protection, de nourriture ou d'argent. Apparemment, la grande majorité des habitants désireraient être plus riches. En cours de route, j'observe un Vanneau des Andes qui se comporte comme certains goélands de chez nous. Il tapote sur le sol avec sa patte puis mange ce qu'il a réussi ainsi à faire monter à la surface. Le paysage est toujours aussi beau depuis la route qui descend dans la vallée sacrée de l'Urubamba pour nous mener à Ollantaytambo. Les terrasses qui sont accrochées aux vertigineuses montagnes sont extraordinaires mais il faut monter un escalier de 200 marches, ce qui représente un gros effort ici et nous marchons très lentement. De toutes façons, il n'est pas question de courir car le sentier est étroit et vertigineux. Nous sommes très impressionnés quand nous apprenons que les pierres qui ont servi à construire ces murs semi-cyclopéens viennent d'une carrière située sur une autre montagne, de l'autre côté de la vallée. Nous quittons ensuite cet endroit pour passer à Yucai où j'observe 5 Pigeons tigrés. Arrivés à Pisac, je suis surpris par l'étendue du site. Des terrasses et des édifices s'étagent à flanc de montagnes et je sais d'ores et déjà qu'il nous sera impossible de tout voir. En cours de chemin, j'observe un Colibri géant, un Phrygile du Pérou, une Cataménie maculée et un Saltator à bec orange. La marche est toujours difficile mais je remarque que nous commençons tous à nous habituer à l'altitude car nos corps ont eu le temps de fabriquer ces précieux globules rouges. Après la visite des ruines, nous nous rendons au marché de Pisac et j'avoue que je suis assez déçu. Bien sûr, il y a les campesinos qui vendent leurs fruits et leurs légumes, mais il y a aussi des gens qui vendent n'importe quoi et cela ressemble souvent à un vaste bazar qui ne m'intéresse qu'assez peu. Nous sommes en avance au car qui nous attend pour nous emmener à l'hôtel Sonesta Posada del Inca de Yucai. C'est un ancien monastère où nous buvons une fois de plus un Pisco sour devant une cheminée à l'âtre et l'ambiance est fort sympathique. Un petit coup d'oeil à la Croix du Sud et nous partons nous coucher.

OllantaytamboOllantaytambopisac

20 août : Yucay - Machu Picchu (2430 m) - Cuzco.

Je décide de me lever assez tôt pour avoir le temps de faire un peu d'observation ornithologique dans les jardins de l'hôtel. C'est ainsi que je vois les omniprésents Bruants chingolo, des Tourterelles oreillardes, un Saltator à bec orange et une Cataménie maculée. Au petit déjeuner, j'apprends qu'Huguette à trouvé un petit scorpion jaune dans le luminaire de la douche, ce qu'elle n'a guère apprécié. Il est vrai que nous sommes en pleine campagne où de telles rencontres ne sont pas très surprenantes. Nous partons avant 8 h pour nous rendre à Ollantaytambo où nous devons prendre le train pour Aguas Calientes, puis, arrivés là, un bus nous attendra pour nous transporter jusqu'au Machu Picchu.

Le train est un tortillard bleu très agréable et nous sommes confortablement installés devant de petites tables recouvertes de belles nappes blanches. Le personnel vient nous servir des boissons chaudes et des croissants. Au premier arrêt, nous avons tout le loisir d'observer les courageux randonneurs et leurs porteursqui vont partir pour suivre le Chemin de l'Inca. J'en profite pour observer un Moucherolle noir qui capture des insectes depuis des rochers dans le lit de l'Urubamba. Nous avons eu la chance d'obtenir un siège à gauche dans le sens de la marche, et la une vue sur la vallée et les montagnes environnantes est magnifique. L'attente se prolonge et on nous annonce finalement qu'un éboulement de terrain a eu lieu et qu'il faut évacuer le train. Nous poursuivrons à pied le long du flanc de la montagne pour reprendre un autre train au-delà de l'éboulis. Nous enrageons car la visite du Machu Picchu sera forcément retardée. Après être remontés dans le train, celui-ci s'engage dans la vallée de plus en plus encaissée. Comme nous descendons, la végétation tropicale devient plus dense et les agaves cèdent leur place à quelques bananiers. En cours de route, j'aurai une brève vision de deux Merganettes des Torrents. En revanche, les Hirondelles bleu et blanc sont assez nombreuses à Aguas Calientes et passent en rasant nos têtes. De là, nous prenons un car qui nous emmène sur une route poussiéreuse et vertigineuse, serpentant au-milieu des pics impressionnants recouverts d'une épaisse végétation vert foncé.

Le site est grandiose et tout à fait à la hauteur de ce que nous avions vu sur les cartes postales. Nous avons une chance inouïe dans la mesure où il fait très beau, alors que le site est souvent recouvert de nuages. Nous sommes contents d'être bien chaussés car certains chemins sont assez raides et nous avons pris la précaution de nous asperger d'une lotion anti-moustiques qui est très utile en ces lieux. En fait, ce ne sont pas les moustiques qui sont gênants, mais de petits moucherons qui piquent et qui laisseront de belles traces sur les corps imprudemment dénudés de certains. La visite terminée, nous redescendons par le même chemin à Aguas Calientes où j'observe des Moucherolles noirs depuis le restaurant qui domine l'Urubamba. Je verrai aussi un Tyranneau des torrents juste avant de reprendre le train pour Cuzco. Nous sommes fatigués et comme le voyage se déroule en pleine nuit, le train est nettement plus silencieux qu'à l'aller. Arrivé à Cuzco, le tortillard commence par se tortiller de plus en plus, puis, la pente devenant trop raide, il est obligé de descendre en zigzag, en faisant un arrêt à chaque changement de direction, le temps d'être aiguillé sur une autre voie. Nous arriverons à l'hôtel vers 23 h 30.

OllantaytamboMachu picchuMachu picchuMachu picchu

21 août : Cuzco

Journée libre que nous passerons en partie au musée Inca, le reste de la journée étant consacré à faire quelques achats. Danielle et moi aurons l'occasion de goûter à un petit morceau de Cuy, c'est-à-dire de cochon d'Inde (merci Marie-Noëlle) au Papillon, un très agréable restaurant tenu par un Breton.

22 août : Cuzco - Lima

Nous atterrissons une fois dans la grisaille habituelle de Lima et comme d'habitude, nous attendons nos bagages, qui cette fois-ci ne viennent pas. Au bout de 3 heures, lassé d'entendre les nouvelles contradictoires des préposés de l'aéroport, Jean-Paul, notre accompagnateur nous propose de partir avec Teresa, notre guide, pour visiter la ville. Il essaiera de récupérer les valises, qui, aux dernières nouvelles, sont bloquées au fret, faute d'une autorisation d'enlèvement. Bien entendu, il est impossible de rattraper le retard. En passant au-dessus du fleuve Rimac, qui n'est qu'un égout à ciel ouvert, je vois mon premier Urubu noir. Nous parvenons à entrer dans la cathédrale juste avant la fermeture des portes, faisons un petit tour très rapide à l'intérieur et il faut évacuer les lieux. Nous fonçons ensuite au couvent San Francisco que nous visitons au même rythme. Une quinzaine d'Urubus noirs sont postés sur les tours de l'édifice ou planent au-dessus de la ville, étalant leurs larges ailes noires. On pourrait croire qu'ils savent que 25 000 personnes ont été enterrées ici de 1650 à 1808. Dans les catacombes, on peut ainsi voir un puits contenant des squelettes sur 10 m d'épaisseur.

L'après-midi, nous visitons le musée archéologique, faisons un petit tour au Parc de l'Amour en bordure de mer, et terminerons par le Musée de l'or. Nous sommes tous fatigués et ceux qui ont laissé leurs billets de retour dans les valises craignent de ne pas les retrouver à temps. Teresa a senti tout cela et nous demande s'il faut abréger la visite, ce que nous acceptons de bon coeur. Finalement, nous retrouverons nos valises à l'hôtel dans la soirée et tout le monde en sera fort soulagé.

Plaza Armas

23 août : Lima - Guayaquil - Madrid

C'est le jour du retour. En nous rendant à l'aéroport, j'observe encore quelques Pigeons tigrés, des Urubus noirs et des goélands, qui sont soit des Goélands siméon ou Dominicains. Nous décollons dans la garua, un petit coup d'oeil sur la Cordillère Blanche et nous atterrissons à Guayaquil, en Équateur, où comme à l'aller je vois une Grande Aigrette sur les pistes de l'aéroport. Nous ne devions pas changer d'avion avant Madrid, mais on nous annonce que ce ne sera pas le cas. J'avoue que je ne suis pas surpris et que je suis même rassuré. Je venais juste de voir qu'un mécanicien avait ouvert le réacteur droit et y effectuait apparemment quelques vérifications. Francis, qui voyageait derrière moi avait vu de la fumée en sortir au décollage et à l'atterrissage. La compagnie Lan Chile n'a peut-être pas les appareils les plus récents mais ne prend apparemment aucun risque avec la sécurité de ses passagers.

24 août : Madrid - Paris - Forbach

Nous avons pris un tel retard que nous ratons l'avion de Madrid à Paris. Bien entendu, je me dis que nous raterons aussi notre train pour Forbach, mais nous avons de la chance de pouvoir y monter juste avant son départ. Nous sommes exténués mais contents d'être de retour chez nous, la tête pleine de belles images et de souvenirs inoubliables.