De Potosi à Cuzco

14 août : Potosi

Le quartier de la Vieille Ville de Potosi est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO. Elle est dominée par le Cerro Rico, une montagne percée comme un gruyère par des galeries de mines. On y trouve toutes sortes de minerais, comme du plomb, de l'argent ou du zinc, mais surtout de l'étain. Nous allons visiter la mine nommée Morena 1, située à 4266 m d'altitude, mais auparavant il nous faut acheter quelques cadeaux pour les mineurs que nous allons y rencontrer. Des sacs tout prêts sont en vente dans certains petits magasins et ils contiennent des cigarettes, de l'alcool à 96°, des feuilles de coca et éventuellement un peu de nourriture ou un bâton de dynamite. Les conditions d'extraction sont assez dures apparemment et dans l'espoir de trouver un bon filon, les mineurs demandent au Tio, le dieu du monde d'en-dessous, représenté par une statue cornue, de les aider dans leur travail. Ceci se fait de manière officielle lors de la cérémonie de la Chaya. On donne une cigarette, des feuilles de coca et de l'alcool au Tio, puis à la Pachamama, la terre mère. J'ai participé à la cérémonie, mais sans aller jusqu'à faire comme les mineurs et boire cet alcool.

En ressortant de la mine, nous visitons la Casa de la Moneda puis l'église San Francisco. Le contraste entre la richesse des lieux saints et la pauvreté que l'on devine partout est frappant.

Mine Morena

15 août : Potosi - La Paz (3500 m)

Nous partons tôt le matin car nous avons une fois de plus une assez longue journée de route mais notre nouveau car est confortable et les quelques pistes que nous prenons ne nous secouent pas trop. Les lamas sont nombreux, tout comme les ânes et les moutons sur le bord de la route. Au lac de barrage de Tacagua où nous faisons notre pause déjeuner, j'observe un Dormilon cendré, un Cinclode brun et un Cinclode à ventre blanc. Tout au long du trajet sur l'Altiplano, les Caracaras montagnards, les Vanneaux et les Martinets des Andes sont assez communs. J'ai pu remarquer à plusieurs reprises que les Caracaras sont souvent par couples. Le paysage est d'une beauté étrange, entièrement plat sur des centaines de km, balayé par le vent, et la végétation est surtout représentée par une herbe sèche et dure que l'on appelle Hichu dont les lamas et les alpagas se nourrissent. En fin de soirée, après environ 11 heures de trajet, nous sommes à nouveau à l'hôtel Rey Palace de La Paz.

La PazAlpagasAtliplano

16 août : La Paz - Tiahuanaco - Puno (Pérou)

Nous quittons La Paz toujours aussi encombrée de fils électriques et de voitures, remontons sur l'Altiplano et nous dirigeons vers Tiahuanaco. Après l'intéressante visite du musée où notre guide Juan Carlos fait une fois de plus montre de sa grande culture, nous nous rendons au Temple semi-souterrain et admirons sa célèbre Porte du Soleil. Le vent frais souffle mais tout le monde tient le coup car les monolithes sont impressionnants et notre guide ne l'est pas moins. Lors du passage de la frontière, je maugrée un peu à cause des tracasseries administratives pour revenir au Pérou mais comme apparemment on ne me recherche pas au poste de Desaguadero, je fais contre mauvaise fortune bon coeur, d'autant plus que je vois mon unique Grèbe microptère juste sur la rivière qui sépare la Bolivie du Pérou. Notre nouveau guide maîtrise mal le français et comble de malchance pour lui, il déclenche ma colère en voulant faire plaisir au groupe. Nous sommes arrêtés non loin d'une quarantaine de Flamants du Chili et il veut leur jeter des pierres pour les faire s'envoler. Je suppose que cela doit être une habitude chez les guides locaux mais je n'apprécie pas et le lui dit gentiment mais fermement. Nous faisons ensuite un petit arrêt dans la ville de Juli où nous visitons une église totalement délabrée mais qui laisse encore deviner ce qu'elle a pu contenir de richesses. J'aurai encore l'occasion d'observer une cinquantaine de Tourterelles oreillardes et une dizaine d'Ibis à face noire avant d'arriver à Puno où nous passerons la nuit dans le même hôtel que précédemment.

17 août : Puno - Juliaca - Cuzco (3400 m)

Nous sommes partis à 7 h du matin et nous remontons à présent vers le nord en repassant par Juliaca, la ville aux nombreux triporteurs. Nous voyons des Vanneaux des Andes et des Caracaras montagnards à plusieurs reprises, ainsi qu'un Pic des rochers. Nous sommes dans une région d'élevage et dans les champs, du côté de Chuquibambilla, un grand nombre de Quiscales de Bolivie sont à la recherche de nourriture. Ce sont des oiseaux noirs qui me rappellent un peu nos corneilles. Curieusement, en altitude, les oiseaux sont souvent noir et blanc dans les Andes. C'est ainsi qu'apparaissent les Vanneaux des Andes en vol, les Caracaras montagnards, les Ibis à face noire, les Martinets des Andes, les Ouettes des Andes sans parler des Hirondelles bleu et blanc.

La route passe à travers l'Altiplano via le col de Abra la Raya qui culmine à 4312 m non loin d'un petit cimetière et nous faisons une pause dans notre périple pour acheter de superbes pulls. En descendant le col, la région est toujours aussi belle mais comme les conditions climatiques sont moins dures, la végétation est de retour et les gens semblent moins pauvres. Nous passons par Sicuani où nous aurons l'occasion de voir une procession marchant et dansant au son d'une fanfare précédée d'un homme dansant et portant sur sa tête un magnifique cochon rôti. L'après-midi sera consacrée à des visites archéologiques à Raqchi et Piquillacta et nous admirerons aussi l'église d'Andahuaylillas que l'on appelle ici la Chapelle Sixtine des Andes. Comme d'habitude, le maître-autel est superbe et le plafond de bois ne l'est pas moins. Nous arrivons à l'Hôtel Jose Antonio à Cuzco dans la soirée et comme la nuit tombe vite, nous aurons tout le loisir d'observer le croissant de lune qui n'est pas vertical comme sous nos latitudes, mais horizontal.

18 août : Cuzco et environs

Pour une fois, il pleut un peu en altitude. Cela ne gâche en rien la visite de la cathédrale, flanquée de l'église du Triomphe et de celle de la Sainte Famille. Nous irons ensuite voir la rue Hatun Rumiyoc et ses célèbres blocs incas qui servent de soubassement à certains édifices plus récents, le musée d'art religieux, le quartier de San Blas et ses artisans, ainsi que le cloître de la Merced. Nous quittons ensuite provisoirement la ville pour nous rendre aux vestiges cyclopéens de Sacsayhuaman, au sites de Puca Pucara, Quenq'o et Tambo Machay, tous aussi étonnants les uns que les autres.

Saqsaywaman