Iguaçu, du côté argentin

Aujourd’hui, nous devons franchir la frontière entre les 2 pays. Du centre de Foz, après une trentaine de minutes, nous passons par le pont de l’Amitié Argentine-Brésil, inauguré en 1985, en remplacement d’un bac, plus pittoresque, mais beaucoup plus long et moins sûr…. Une anecdote en passant: le Président argentin qui lui a donné son nom, «Pont Tancredo» a donné son nom est mort 1 semaine avant l’inauguration, le pauvre…

L’arrivée au Parc est majestueuse. Pour arriver au sommet des chutes, un petit train «écologique» nous entraîne, sur 2,5 km, à une vitesse maximale de 20 km/h, au cœur d’une forêt sub-tropicale dans laquelle nous aurons loisir de nous promener plus tard, dans une remarquable biodiversité faunistique et floristique. Le train nous dépose au départ de plusieurs sentiers: circuit supérieur, circuit inférieur, sentier Macuco… Nous avons la journée pour nous, nous les suivrons tous!

Nous commençons par aller contempler les Gorges du Diable, que nous avons vues d’en face hier. Des passerelles de bois et métal, toutes fines, arrimées dans le roc, traversent les 1 200 m de large de la rivière, à cet endroit, et ses îlots de plantations, jusqu’au moment où s’ouvre la chute, dans le dénivelé du terrain. Après une grande courbe, la vitesse de l’eau s’accélère sous nos pas, quelques arbres s’arc-boutent dans le sol pour résister à l’entraînement…
Le grondement devient furie: Au-dessous de nous, 90 m de vide, d’eau grondante, tourbillonnante, frémissante, nous entourent de toutes parts, au milieu d’un éternel arc-en-ciel posé sur cette brume d’eau et de vapeur chaude.
La force des flots est d’autant plus grande que ce mur de 700 m s’étrécit, en bas… dans un canal de 65 m: imaginez la bousculade!

Gorges du Diable - Iguaçu

Nous sommes abasourdis et «ravis» au sens propre, entraînés par ce rouleau compresseur qui précipite 6 500 mètres cubes d'eau par seconde en contrebas, pendant les crues, et ne s'épuise jamais. Un spectacle d’un romantisme échevelé, d’autant plus que des oiseaux, ces fous, ont creusé leurs nids dans le rocher, sous nos pieds, et semblent surgir de la cataracte chaque fois qu’ils y reviennent…

Gorges du Diable - Cascades d'Iguaçu

Après cette émotion, nous revenons sur nos pas. Les autres circuits nous mènent à d’autres sauts, tous plus beaux les uns que les autres: Les deux sœurs, le Bossetti, le Mbigua, le Barnabé Mendez, un héroïque garde forestier tué par des braconniers du Parc… Nous jouons parmi les papillons qui se posent sur nous, peu farouches et nous gorgeons d’images somptueuses et d’émotions fortes…

Les deux sœurs, le Bossetti, le Mbigua, le Barnabé Mendez - Iguaçu

Un bon déjeuner, au milieu du site, nous redonne des forces pour l’après-midi, car la tension va remonter: nous allons aller, sur la rivière, à la rencontre de l’eau dans un puissant bateau à moteur

Bateau à moteur - Cascades d'Iguaçu

Notre capitaine est facétieux: en nous voyant en maillots de bains sous nos gilets de sauvetage, il nous demande si nous voulons la «version mouillée» ou la «version trempée». Devant nos airs enthousiastes, en sautant quelques rapides, il nous approche au plus près des chutes, n’hésitant pas à nous jeter sous quelques murs d’eau!
Le long des berges, papillons, hérons et toucans nous regardent hurler de joie comme au manège…

A la descente du bateau, après nous être séchés et changés, nous revenons en cheminant par la forêt jusqu’à l’entrée du parc. Ces images sont trop fortes en nous, nous n’avons pas envie de les faire taire tout de suite: au lieu de prendre le train, une petite marche au milieu des arbres nous permet de décompresser en douceur…