07 août 2004
Le réveil est matinal… et maussade. Même si la nuit a été étrangement agréable et reposante, le matin est brutal. Nous espérions un grand soleil qui viendrait nous réchauffer et nous accompagner vers les 7 lacs, la marche prévue. Au lieu de ça, c’est une épaisse chape nuageuse qui nous entoure. Pluie, crachin, vent, humidité, le tout dans une atmosphère bien froide. C’est sous la contrainte (rien de moins !!) que je remets mes habits sales et détrempés sur le dos…mes chaussures ne sont guères mieux d’ailleurs. La journée s’annonce difficile… on ne sera pas déçu ! Au programme, 6h de marche et 1500 m de dénivelé, tout en descente. Le début est facile. Paysage agréable mais rendu énigmatique par le brouillard.
Où commencent et où finissent ces montagnes ? Des ruisseaux nous coupent le chemin assez régulièrement. Les chaussures se mouillent encore davantage. Une plaine. Le chemin devient une sorte de chemin de Compostelle, creusé par les pas des nombreux touristes ou marcheurs du pays. La vraie descente commence. La pente est raide ; le pas mal assuré nous avançons tant bien que mal. Le vent balaye les crêtes. Le poids du sac se fait sentir sur nos genoux et nos chevilles. Un bâton de randonneur serait le bienvenue... mais pas d'arbres à cette altitude. Petit à petit, l'horizon s'éclaire. Des contours de crêtes avec des sapins qui se découpent sortent de la brume. La descente se poursuit. Premiers arbres, premières fleurs.
Et puis c'est l'explosion de la nature. Luxuriance de plantes qui donne l'impression d'avoir fait une transition Hiver - Printemps accélérée. Nous cheminons dans des prés d'altitudes (des Rilages en quelques sortes, en référence aux Alpages).
Dizaines de variétés de fleurs, d'arbustes et d'arbres. et les insectes !!Je suis pris en chasse par un essaim de mouches.
Le temps se réchauffe à mesure de la descente. Les prés font place à des forêts de sapins. Nous tombons imperméables et pulls. Le dénivelé s'accélère - les genoux souffrent. Nous avons hâte d'arriver au monastère : poursuivi par les mouches, nous ne pouvons même pas manger !! C'est donc les ventres vides et bien fatigués que nous arrivons, enfin, a monastère tant attendu. Le retour à la civilisation est rude : après 3 jours hors du temps, nous plongeons dans une merveille Bulgare. mais oh combien touristique. Les cars de touristes sont partout.
La bâtisse est belle. Bois sculpté et peint, large cour pavée de pierres inégales.
Au milieu, une église aux dômes brillants se dresse.
Sur ses murs, pas un cm carré sans peinture, icônes ou texte.
Des popes passent par moment pour lire des textes, d'autres pour appeler à la prière. Le son rauque et sourd des cloches retentit. Nous sortons pour déguster un yaourt au lait de brebis avec du miel de pin. Excellent.
Derniers instants avant de prendre un bus vers le village de Rila, à la sortie de la vallée. Hôtel plus cher que prévu. mais quel plaisir de se laver et se regarder un petit film à la télévision !! Ballade dans le village au soleil couchant. Magnifiques ruelles et maisons ou une imposante vigne vierge sert invariablement de toiture végétale à la terrasse. Repos.enfin !