Jeudi 7 juillet 2005
Après un fabuleux petit déjeuner, nous partons à la recherche d'un CD d'Oum Kalsoum.
Nous avons déjà visité un vendeur de CD dans le khan juste avant le Fischawi mais souhaitons aller chez un vrai disquaire, Vibe, situé à Zamallek Sharia Bakry. Après avoir parcouru la rue à deux reprises sous l'oil bovin de l'un ou l'autre concierge, on nous confirme que le magasin de CD n'existe plus. A la place, il y a un petit magasin ElectroBrol.
Par contre, un peu plus loin, juste au croisement avec la Sharia du 26 juillet, nous entrons chez Diwan Book Shop où nous en trouvons plusieurs. Dans le doute d'avoir trouvé le mauvais label, nous n'en achetons qu'un seul (40 LE). Nous achetons également le Al Ahram Weekly et posons nos fesses dans le parc Orman (5 LE pour le taxi et 0,5 L/p pour l'entrée). Le parc est morne et monotone. Le seul truc un peu joli est le parc d'exposition d'un paysagiste, très doué et qui vend de jolies pièces.
Sur le banc en face de nous se trouvent deux amoureux, qui ne se bécotent pas mais se draguent discrètement. Ah ! Qu'il est loin ce temps béni. Nous lisons l'entièreté des articles du journal avant de revenir vers la station de métro Dokki.
C'est effectivement un peu bête de se faire déposer en taxi devant une station de métro, mais c'est le seul endroit que nous ayons trouvé où nous pouvons acheter du bon pain dans le quartier : morceaux de pizza à 2 LE, miches à 0,25 LE, pâtisseries entre 1 LE et 2 LE. Ensuite, coup de fil en Belgique pour s'entendre dire qu'il pleut ; il y quand même quelque chose de jouissif à entendre cela alors que l'on dégouline de transpiration.
Dodo jusqu'à 19h avant de s'envoyer un shish tawouk et une moussaka sur la terrasse de l'hôtel où nous sommes les seuls clients. Ils éteignent la musique pendant l'heure de la prière et ne la rallume pas par la suite. Bon et calme, que demander de plus ?
A la place de retourner nous coucher, nous nous mettons en tête d'aller voir les cafés installés sur la corniche. Mal nous en prend. D'abord traverser les huit bandes de circulation rapide relève du suicide. Donc, nous allons jusqu'à Midan Galla pour traverser - à cet endroit, il n'y a que deux bandes - et longeons la corniche jusqu'au pont de Zemallek. Fatigués, nous reprenons un taxi pour l'hôtel qui tombe en panne juste avant le pont embouteillé de El Galaa. Nous rentrons à pied. Maalesh !
En tout cas, cela nous amène chez Tut pour siroter notre jus quotidien. Comble de malchance, le jus est plein de glace pilée (les glaçons cairotes c'est pas bon pour les intestins des touristes). Ceci ajouté au morceau de pizza de midi, nous avons en soirée quelques ennuis stomacaux. Inch Allah et vive Saint Ercefuryl !
Retour à la chambre, le journal parlé de Nile TV nous apprends les attentats de Londres et l'assassinat de El-Sheriff, le chef de la diplomatie égyptien en Irak. Rien de très rassurant à deux jours de notre vol retour.
Dans notre rue, des tas de vendeurs passent :
vendeur d'essence : un petit vieux qui tire comme un damné une grosse citerne remplie d 'essence, qu'il vend au litre. Et dire qu'il y a une station service ultramoderne à cinq minutes. - vendeurs de bonbonnes de gaz : des gosses qui accrochent trois bonbonnes sur le vélo en essayant de garder l'équilibre - vendeur d'eau : avec des soucoupes qu'il entrechoque pour signaler son passage. Qui achète encore de l'eau à un marchand ambulant alors que le quartier regorge de petites aubettes vendant des boissons fraîches ?
Peut-être des métiers qui se perdent et toute une économie qui tend à disparaître. Chacun a un petit boulot qui lui permet de survivre.