Marché des bouquinistes, musée du chemin de fer, derviches tourneurs El Tannoura

Samedi 2 juillet

Levers vers 8 h, petit déjeuner. Même nous apporter de l'eau chaude semble embêter le personnel. C'est clair que nous nous en rappellerons lors du tippage. Maalesh !

Nous prenons un taxi (5 LE) pour les jardins de l'Ezbekkiya mais le chauffeur nous dépose devant la poste de la place Attaba. Nous errons quelque temps avant de trouver le coin des bouquinistes, une bonne cinquantaine de boxes dans lesquels sont entassés des tas d'ouvrages allant du livre de cuisine en arabe aux Corans en passant par des cours d'anglais ou d'algèbre.

Une petite partie des échoppes a ouvert ses portes. La totalité des boxes ouvre vers le début de l'après-midi. Maalesh !
Nous reprenons le métro jusqu'à la gare Moubarak pour aller visiter le musée national du Chemin de Fer. Là, concrètement, nous nous faisons arnaquer, et Koko participe sans vergogne à cette arnaque, sans même s'en rendre compte. Koko doit être fatiguée. 10 LE/p l'entrée + 15 LE pour le catalogue usé de l'exposition + 10 LE pour pouvoir photographier.

Marché des bouquinistesMarché des bouquinistes

A notre humble avis, nous sommes très peu au monde à être en possession du catalogue des pièces exposées dans le musée. Nous allons le mettre en vente sur Ebay.

 

ticketC'est cher payé pour du vieux brol poussiéreux et un musée totalement à l'abandon.

La seule pièce vraiment jolie est une locomotive exposée sur place. Pour le reste, cela part en morceaux, les miniatures ne fonctionnent pas, les photos anciennes sont mal mises en valeur, et les « guides » nous collent, espérant un supplément au prix d'entrée. Maalesh, ce ne fut pas la révélation.

En retournant à l'hôtel, nous achetons des mangues, mais elles sont trop mûres et écourantes. Maalech ! C'est vraiment pas notre jour. Nous nous recouchons.

 

 

musée du chemin de fermusée du chemin de fer

Vers 18h, nous prenons un taxi pour la Citadelle (7 LE). Il met une bonne demi-heure avant d'arriver à destination. Nous attendons patiemment 19h30 pour pouvoir rentrer sur le site. Le spectacle des derviches tourneurs ne débute véritablement que vers 20h mais il est important d'être dans les premiers car les places assises sont rapidement occupées et certaines sont réservées pour des groupes de touristes. Il n'y a d'ailleurs que des touristes.

spectacle des derviches tourneursspectacle des derviches tourneurs

La salle en plein air est entourée de hauts murs et il n'y a pas beaucoup de sorties possibles. Une pointe d'angoisse nous saisit en pensant qu'une bombe là dedans ferait beaucoup de dégâts. C'est clair que m

spectacle des derviches tourneursspectacle des derviches tourneurs

« Mister Tchay » - un membre du personnel de la Citadelle - fait des affaires en or en servant à la chaîne des eaux, des kerkadés et des thés.

Nous prévoyons de rester une demi-heure, histoire de nous faire un idée de ce qu'est un spectacle de derviches tourneurs. Mais la vérité vraie est que dès les premières notes de musique, nous n'arrivons pas à nous détacher les yeux et les oreilles de ce magnifique spectacle jusqu'à la dernière minute.

spectacle des derviches tourneursspectacle des derviches tourneurs

Ces derviches sont très professionnels et leurs chants et leurs danses sont superbes dans la recherche d'une félicité en tournoyant vers une extase, le tout soutenu par une musique hypnotique et fascinante.

spectacle des derviches tourneursspectacle des derviches tourneurs

A la fin du spectacle, le groupe des derviches est très chaleureusement applaudi par la foule des touristes, véritablement conquise par ce fabuleux groupe « Al Tannoura ». Popol essayera de trouver un enregistrement de ce groupe sur un site web spécialisé.

Les derviches tourneurs de Tannura initient leurs hôtes à l'expression religieuse islamique la plus intime. Le Soufisme est le chemin de l'amour pur. Il s'agit d'une contre-culture mystique à l'austère piétée de la Commande divine. Leur connaissance se trouve au delà des écrits. Par un voyage de l'âme, le vrai Soufi échappe aux contraintes physiques de l'existence et communie avec le mystère divin. Le but est de goûter à la beauté du bonheur infini. Le chemin est difficile à suivre et seul quelques bénis trouveront la porte secrète de la transcendance. Pénétré par la puissance de la Création, le mystique éclairé est libéré de tous les liens physiques. Leur être devient animé par l'amour. Ils deviennent des saints et vivent des miracles que d'autres voyageurs spirituels peuvent suivre.

On affirme que dans le passé, les grandes mystiques volaient sur des tapis, qu'ils chevauchaient des tigres comme monture et apprivoisaient des serpents venimeux comme animaux de compagnie. De tels pouvoirs ont souvent été condamnés en tant que menaces pour la moralité publique par les chefs moins flamboyants de l'Islam. Cependant, ce chemin mystique n'a jamais pu être barré. Les Soufis doivent se produire et leur magnétisme est irrésistible. Aujourd'hui, comme dans le passé, les portes du Ghuriya sont ouvertes à tous ceux qui souhaitent y entrer. Là-bas, on y trouve une joyeuse célébration de la vie par la musique et la danse. Les flûtes diffusent une mélodie hypnotique conduite par un rythme de percussion qui peut même atteindre le coeur le plus indifférent. Toute l'attention est concentrée sur la danse. Le tourbillon et la robe multicolore du derviche créent l'illusion d'un kaléidoscope humain. Les derviches sont les acrobates de l'âme. Leur spectacle émouvant va au delà de la puissance des mots pour le décrire. Il doit être vécu par tout un chacun.

Traduction d'un article du Al-Ahram Weekly On-line - sans permission.

Nous quittons la Citadelle complètement envoûtés et éblouis. Le spectacle est entièrement gratuit ! Nous ne comprendrons jamais les Egyptiens. Ils sont capables de nous faire payer un musée poussiéreux tout en nous offrant gracieusement un spectacle tout à fait mirifique d'une heure et demi dont nous avons savouré chaque seconde à sa juste valeur.

Le retour à la réalité est rapide. En sortant de la Citadelle, des tas de taxis attendent la bonne affaire à 15 ou 20 LE pour ramener les touristes au centre. Nous ne sommes pas les seuls à les envoyer gentiment promener et à descendre les quelques centaines de mètres de trottoir vers des prix plus sympathiques. Retour jusqu'à la place Tahir (6 LE). Pizza chez Fattatri (20 LE). Retour en taxi à l'hôtel (5 LE).