Il fait nuit, lorsque nous arrivons fourbus à Luang Prabang.
Luang Prabang, ville du haut Mékong est restée jusqu’en 1975 la capitale du Laos. C’est incontestablement la plus belle ville du sud-est asiatique généralement constituées d’alignements de bâtiments sur de larges avenues. Bourgade conviendrait mieux à cette charmante localité de quelques milliers d’habitants seulement. Ici tout est calme et respire la sérénité. Beaucoup d’étrangers se sont fixés dans son isolement et on les comprend aisément.
Bâtie dans une cuvette entourée de hauts sommets, Luang Prabang est traversée par le Mékong aux eaux sombres chargées d’alluvions. Beaucoup de petites rues perpendiculaires au fleuve sont restées intactes. Nous y admirons de splendides maisons de teck, une restauration réussie, financée par la France et les beaux arts, d’un ensemble de maisons de style Thaï Khmer, un joli parc renfermant le musée national et le théâtre. De jolies demeures coloniales égaient un peu partout les rues de la ville.
Du sommet du Wat Pou Si, perché sur une colline au centre de la ville, nous contemplons la ville à nos pieds.
L’inconvénient au Laos, c’est le manque de routes pour aller d’un point à un autre ce qui oblige dans bien des cas à revenir sur ses propres pas. Nous refaisons donc une partie de la route avant de prendre la direction de la plaine des Jarres non loin de la frontière Vietnamienne dans la région de Xiangkhoang à Ban Thuang. Il faut attendre les derniers kilomètres pour retrouver une route presque droite et un paysage de collines douces et verdoyantes semées de petits bosquets de résineux où paissent de jolis troupeaux de vaches. Contraste brusque et bienvenu !
Plaine des jarres
Trois sites sont répertoriés sur la plaine des jarres. Nous ne visiterons que le principal. Sur vingt cinq hectares, trois cent trente quatre jarres de différentes dimensions ont été dénombrées dont la plus grande mesure deux mètres cinquante de diamètre et plus de deux mètres cinquante de haut. Les jarres auraient servis à des fins funéraires. On y plaçait les dépouilles qui s’y décomposaient, avant que les os et les restes ne soient incinérés dans une grotte située sur le site. Quelques unes ont été détruites lors des bombardements de la piste Ho Chi Minh qui passe par là, pendant la guerre du Vietnam.
Vestiges d’un passé récent, nous nous faisons interpeller à trois reprises par des policiers qui tentent gentiment et en pure perte de nous rançonner.
Jusqu’à Vientiane nous roulons sur nos traces. Le spectacle dans un sens comme dans l’autre est aussi saisissant de beauté tout du moins jusqu’à Vang Viang.
La seule erreur de taille commise par les Laotiens comme leurs voisins Thaïs l’ont fait avant eux, c’est la déforestation à outrance. La forêt primaire a presque entièrement disparu des montagnes du Laos cédant sa place au maïs, tarot, riz gluant de montagne ou café, cultivé jusqu’à la pointe des plus hauts sommets avec il faut le dire, un réel talent d’alpiniste.
Descendants de tribus Hmong ou Ho ayant désertée la chine il y a quelques siècles, la plupart des laotiens en ont pas moins gardé outre la tenue vestimentaire, le goût culinaire des choses bizarres. Vous trouverez ainsi sur les marchés de montagnes et même sur les étals de grandes bourgades : hérissons, chauves-souris, chats sauvages et domestiques, serpents, rats etc…sans compter les dizaines d’insectes à consommer en soupe ou grillés.
Vientiane, nous disons au revoir à Francis qui reste dans sa famille. Nous les retrouverons plus tard à Bang Saen pour le départ vers la France. Jusque là, nous retournons au village en Thaïlande.