Vendredi 17 Fevrier : Tu me fais tourner la tête
La journée commence mal : l'hoteliere ne veut pas garder nos sacs jusqu'a notre depart a 18h. Elle en a assez de ces backpackers qui ne se posent qu'une seule nuit dans son etablissement. Gros coup de gueule de Christophe, on se casse avec nos sacs que l'on depose a la consigne de la gare.
Le zocalo bien que petit est tres agreable, borde de maisons coloniales et domine par la superbe Eglise de Santa Prisca malheureusement en renovation. Tout le monde s'y retrouve sous les lauriers d'Inde, les jeunes, les vieux (nous assisterons a une belle bagarre entre les deux generations tandis que 2 flics la cinquantaine et le ventre bedonnant regardaient de l'autre cote) et bien sur, les cireurs de chaussures. Ils sont partout : sur les places, dans la rue, a la gare... on en a jamais vu autant. Autre remarque : depuis notre arrivée au Mexique, on avait note qu'il y avait beaucoup de coccinelles (la voiture), ici c'est leur repère. " La coccinelle a Mexico " aurait du etre tourne ici. Y'en a partout, la cocc-a papa, la cocc-tuning, la cocc-de serie, la cocc-midinette et la cocc-taxi de couleur blanche.
Le marche est aussi tres sympa, un labyrinthe sur plusieurs niveaux, ca grouille. Quand on s'est penche sur les sachets plastiques, on savait bien qu'il y avait des trucs qui grouillaient a l'interieur : des punaises vivantes ! On n'a pas pense a demander comment ca se cuisinait...
En plus de ses charmes coloniaux, Taxco est la capitale de l'argent au Mexique, premier producteur mondial. Bien que les mines alentours ne produisent presque plus, la ville est restée la Mecque de l'argent. Et à 35 centimes d'euros le gramme, impossible de retenir Sophie qui s'est ruee sur les boutiques comme la ménagère de moins de 50 ans un jour d'ouverture des soldes! Les prix varient du simple a plus du double. Faut chercher parmis les 300 boutiques de la ville. On n'a pas trouve mieux que dans la halle des grossistes au dernier sous-sol, une vraie caverne d'Ali Baba.
Charge de notre tresor nous rejoignons Cuernavaca à 21h dans un hôtel sordide, la huespedes Marilu.
Samedi 18 Février : Tout le monde est sur la place
Départ pour Xochicalco a 1h30 de bus, une ancienne ville fortifiée qui connut son apogée après la chute de Teotihuacan. Elle retint d'ailleurs la leçon de sa voisine et, pour éviter d'être renversée à son tour, elle fut édifiée sur un promontoire en haut d'une colline. Nous retenons de ce site, la petite pyramide du serpent a plumes avec de belles représentations du Quetzacoalt.
Le fameux serpent a plume (kukulcan chez les Mayas), dieu créateur de l'humanité donna naissance aux hommes en versant de son sang, raison pour laquelle les sacrifices humains étaient très présents dans ces sociétés. De ce fait, le jeu de pelote dont les terrains sont présents sur la plupart des sites était un divertissement très prise. Contrairement à notre pelote basque, ce n'était pas qu'un simple jeu, c'était aussi l'occasion de régler des différends politiques ou de " choisir " les heureux élus de la prochaine séance de sacrifice humain. De toute façon, comme l'a dit Pierre de Coubertin, " l'important n'est pas de gagner mais de participer ! "
Nous revenons en stop si l'on peut dire puisque c'est un jeune mexicain qui nous propose spontanément de nous ramener à Cuernavaca.
On a trouve le bon plan pour déjeuner ce midi. Ca ressemble à une petite gargote mais en fait cette sympathique famille sert des menus gargantuesques pour une bouchée de pain. Ils étaient près a nous servir sous les arbres de la place d'a cote, mais ils nous ont finalement proposer de venir chez eux. On a été servis comme des rois dans leur salon ou une femme repassait en écoutant la radio. Nous en profitons pour tester les nopales cuites apres les avoir déjà goûtées crues, ces feuilles de cactus " desépinees " qu'on voyait souvent dans les marches. Question goût, Christophe penche pour le cornichon, Sophie pour le haricot vert…
Ce soir, c'est concerts sur le zocalo ; quatre groupes au total vont se succéder. Tout le monde semble s'être rassemble sur la place ; les gens sont debouts sur les bancs et les plus agiles ont grimpe aux arbres. Le groupe le plus célèbre, " Maldita " fait l'unanimité auprès des jeunes comme des vieux. Mélangeant rock et ska, ils balancent des phrases clichées sur l'égalité et la liberté, et profitent de la région de Zapata pour critiquer le gouvernement, " Viva Zapata ! ". En tous cas, l'ambiance est vraiment super festive.