Carnaval de Veracruz

Samedi 25 Février : Le carnaval de Veracruz

Lorsque Sophie se réveille a 9h00, certains sont déjà (ou toujours) à la bière. A la lumière du jour, on se rend encore mieux compte de l'état de la baraque. Les deux salles d'eau ne portent pas leur nom pour rien. De l'eau, y'en a partout par terre jusqu'à l'entrée de notre chambre et, avec le passage, c'est plutôt de la gadoue. Quant à la cuisine, des dizaines de " cadavres " de bouteilles d'alcool sont posées pour " décorer ", les verres en plastiques et assiettes sales débordent de l'évier, c'est crade et le frigo ne contient que des bouteilles de bière. Christophe quant à lui, une larme à l'œil, retrouve avec nostalgie cette ambiance insouciante et conviviale de ses jeunes annees (pas si lointaines que ça finalement quand on a connu l'état de son appart antes Sophie !).
Veracruz est un port, un vrai, le plus important du Mexique avec ses bateaux de pêche et ces énormes cargos. C'est ici que Cortes accosta avec ses caravelles et entreprit l'invasion du pays. En tous cas, c'est l'occasion de manger du poisson et le marche aux poissons reste l'endroit idéal. Sur deux étages, nous n'avons que l'embarras du choix. L'ambiance nous rappelle celle des brasseries populaires des halles, et des joueurs de marimbas (grand xylophone en bois originaire du Chiapas et du Guatemala) viennent ajouter une touche d'exotisme. Le cocktail de fruits de mers est composé d'huîtres, poulpes et crevettes qui baignent dans une sauce ketchup vraiment pas terrible. On les aurait préférés nature... Les crevettes à l'aïl par contre sont très bonnes. Dommage que ce pays, qui dispose d'excellentes matières premières, n'ait pas de cuistots à la hauteur. Le résultat est parfois surprenant…
Petite promenade sur le malecon qui longe le port. On croise quelques beaux spécimens de travestis, une des rares villes de ce pays de machos où ils peuvent se balader sans risquer de se faire massacrer ! Les vendeurs de souvenirs ont rivalisé en matière de mauvais goût comme sur l'île de Janitzio: bateau en sable et coquillage, boule à " neige ", sac noix de coco, La Vierge entourée de coquillages, le Christ plante sur une croix de coquillages, chiens, grenouilles, tortues, souris, toujours en coquillages parfois peints, etc…ça nous rappelle les cadeaux qu'on faisait à nos mamans de retour de colo lorsqu'on était petit.
Avec beaucoup de retard, mille excuses, vous pouvez maintenant les décrocher on vous en voudra pas.
Il fait chaud (on est redescendu au niveau de la mer) et tout le monde est sorti pour assister au défilé. Les gens font leur provisions de bouteilles de bières, certains ont des choppes de 1,5 litres. Barbes a papa, maïs à la mayonnaise, chips, ballons, colliers phosphorescents, casquettes et chapeaux, et bien sûr masques à paillettes, on trouve tout sur le malecon. C'est là que va avoir lieu le défilé. Des gradins sont installés des deux côtés sur 8 Kms ainsi que des podiums " Sol " et " Corona " animés par des minettes en short qui se déhanchent sur des rythmes latinos. En attendant le départ, on pousse jusqu'à la plage de sable gris qui ressemble davantage à une immense terrasse de café avec tables et parasols. Certains se baignent, picolent et d'autres ont planté leur tente. Un groupe de jeunes s'en est improvisé une avec des branches, une bâche et du scotch ! Le soleil se couche et les spectateurs commencent à s'installer sur les gradins. 

Des escadrons de policiers a motos, à pieds et a cheval déguerpissent les derniers promeneurs, des Défilé nocturnehélicoptères balaient le ciel de leur néons…un veritable show à l'americaine ! Ça va commencer…
Quelques 45 chars et des centaines de danseurs vont défiler pendant plus de deux heures. Quelques danseurs brésiliens, mais surtout des salseros rythment la parade. L'influence cubaine est ici très importante, proximité oblige. Les chars sont assez décevants : surtout publicitaires et sans grande recherche décorative.

Apres 2h30, voilà que tout d'un coup les lampadaires s'éteignent sans pourtant avoir constaté la fin du cortège. La faim commencant à nous tenailler et la fin approchant de toute façon, nous suivont le flux en pensant trouver de l'ambiance. Petit arrêt rôtisserie et les batteries pleines nous repartons. On se retrouve finalement à nouveau sur le boulevard 40mn plus tard pour constater que le défilé a repris et n'est pas terminé. On s'attendait à voir des groupes de musicos à tous les coins de rues et des danseurs un peu partout, et ben pas du tout ! Deux énormes concerts sont organisés mais en dehors c'est plutôt mort, mis à par les gens bourrés qui déambulent entre deux puestos et ceux qui rentrent chez eux au milieu des bouchons.
A priori, la fête ça se passe dans les discothèques. Voit pas l'intérêt. Le carnaval s'eloigne de plus en plus de la rue et de son côté populaire. On aura l'explication plus tard, depuis quelques temps, les politiciens interdisent aux groupes de jouer dehors si bien que la rue devient un repère de gens alcoolisés et les touristes et les mexicains friqués sont en boîites. Le succès de l'événement l'a malheureusement dénaturé.
Nous n'avons pas réussi à retrouver toute la bande qui participait au carnaval et nous n'avons pas la clé pour rentrer. Finalement on arrive à joindre Luis au téléphone qui a fini son job de " garde du corps " auprès des miss Corona, il nous explique qu'ils vont aussi abréger la soirée. Bernardo revient encadré d'Alma et de la sœur de Luis toutes deux complètement bourrées (paraît que c'est à cause des tacos !). Les autres ne tarderont pas à rappliquer non plus.