Karakorum, l'ancienne capitale mongole

20 Juillet

Nous nous levons à 5 h du matin pour faire enregistrer nos bagages et ne pas rater l'avion. C'est la première fois que je me rends à l'aéroport à pied. Juste avant le départ, je vois encore une petite famille de PIES-GRIÈCHES BRUNES ce qui semble prouver que mon observation dans le désert n'était pas un accident. Lorsque l'avion se présente, il faut faire très vite car la compagnie veut rattraper le retard des jours précédents et on embarque un peu n'importe comment. Tout se passe bien quand même et nous retrouvons la capitale mongole quelques heures plus tard. Nous visitons le musée d'histoire naturelle où l'on peut voir quelques animaux empaillés qui n'ont d'autre mérite que de faire voir de près ce que nous avons pu voir de loin. Nous partons ensuite déjeuner au Mongolian Barbequeue (sic) où l'on s'amuse à faire griller tout ce qu'on veut sur d'énormes plaques de cuisson. Nous apprécions le changement de nourriture et l'ambiance. Après ce repas, nous nous rendons au superbe musée des Beaux Arts de Zanabazar où l'on peut voir de magnifiques tentures faites selon l'art de "l'appliqué". Il y a là d'autres merveilles comme des costumes, des masques et des oeuvres d'art où la soie se mêle au corail et aux métaux précieux. En plus de cela, un groupe d'artistes musiciens nous offre un petit concert privé que nous apprécions d'autant plus qu'il est totalement improvisé.

21 Juillet

Nous partons pour un périple de plus de 350 km à l'ouest d'Oulan Bator, ce qui signifie plus de 8 h de cahots. Près d'un dépôt d'ordures sauvage, je vois une cinquantaine de MILANS BRUNS, deux AIGLES IMPÉRIAUX et de nombreux GRANDS CORBEAUX. Un peu plus loin, nous verrons plusieurs GRUES DEMOISELLES et des VAUTOURS MOINES posés dans une prairie. La route est longue et il faut surveiller du coin de l'oeil les chauffeurs qui ont tendance à s'endormir. Il est vrai que la conversation avec eux est assez limitée car nous ne pouvons franchir la barrière de la langue. Le soir, nous atteignons le camp de yourtes de Khoyor Zaga dans la région de Bayan Gobi / Arvaïeh. Il y a là de très belles formations rocheuses où les chevaux se promènent en liberté. Dans le ciel, il y a encore quelques vautours indéterminés et au sol un superbe mâle de MONTICOLE DE ROCHE. Nous nous rendons ensuite au monastère d'Ovgont, détruit par les Soviétiques et reconstruit pas les Mongols en 1992. Le vent se lève le soir mais il ne nous empêchera pas de bien dormir.

Cavaliers mongols

22 Juillet

Il a plu toute la nuit et le matin, nous apprenons qu'un certain nombre d'entre nous ont été piqués par quelques bestioles indésirables mais néanmoins présentes un peu partout sous les yourtes, y compris dans les lits. En ce qui nous concerne, nous n'avons pas eu à nous plaindre de ce type de désagrément. Nous pouvons peut-être remercier le gros crapaud que nous avons trouvé sous le revêtement de sol et qui les a probablement toutes mangées. Nous quittons le camp à destination de Karakorum, l'ancienne capitale mongole et pendant le trajet, j'observerai une BUSE DE CHINE, la seule que j'ai pu déterminer correctement. Nous sommes ensuite arrivés au monastère d'Erdene Zu qui se présente sous la forme d'un quadrilatère de 400 m de côté, ceint d'une muraille ne comprenant pas moins de 108 stupas. Nous y visiterons bien sûr plusieurs temples. Le périple se poursuit avec une promenade dans le pittoresque marché local de Karakorum. En revenant au camp, je peux encore observer un FAUCON SACRE et un AIGLE IMPÉRIAL. Ce pays mériterait décidément une visite centrée sur l'ornithologie. Le soir, nous allons voir des éleveurs de chevaux et de chèvres et je fais l'expérience, unique pour moi, de boire de l'airag, un lait de jument fermenté, très acide. Danielle, quant à elle, apprendra à traire les chèvres, ce dont elle se souviendra longtemps sans aucun doute.

Le Monastère d'Erdene Zu

23 Juillet

Il a encore plu toute la nuit et les bestioles des yourtes se sont concentrées sur les victimes choisies le jour précédent, probablement plus appétissantes que nous. Avant de partir, je remarque qu'un pneu est dégonflé sur l'un des véhicules. Les chauffeurs, stoïques sous la pluie, ont tôt fait de changer la roue et nous repartons. La route est tellement mauvaise que même les camions préfèrent passer sur les pistes. Comme elles sont inondées, les remorques surchargées deviennent incontrôlables et certaines d'entre elles rompent leur attelage. Nous avons une petite idée de ce que peut être le rallye de Paris à Dakar, d'autant plus que certains chauffeurs, dont le nôtre, semblent bien s'amuser, sans toutefois prendre de risques inconsidérés. Nous faisons une petite pause pour prendre des photos d'un beau troupeau d'une centaine de chameaux. En fin d'après-midi, nous sommes de retour à Oulan Bator où nous allons visiter le marché. Á peine entrés, l'un de nous a du mal à repousser un homme qui tente de lui prendre sa caméra. Un autre membre du groupe se fait faire les poches, un troisième enfin se fait ouvrir son sac à dos. Nous essayons de rester groupés pour visiter cet immense bazar où l'on trouve de tout : des vêtements, de la nourriture, du matériel pour construire une yourte et même des panneaux solaires. Après cette courte visite, nous allons assister à un magnifique spectacle de danses et de chants dans un théâtre de la ville. Je suis frappé par la beauté des costumes et fortement impressionné par les contorsionnistes qui effectuent des mouvements que je n'osais même pas imaginer tant ils sont contraignants pour l'ossature et les articulations d'une personne normalement constitutée. Je me pose quand même des questions sur les éventuelles séquelles dues à l'entraînement intensif auquel ces jeunes filles doivent se soumettre. Ce que j'aime le plus, ce sont ces chants "khomis", déjà entendus au musée de Zanabazar à Oulan Bator il y a quelques jours et effectués avec le larynx inférieur, paraît-il. Les sons obtenus semblent être produits par des instruments de musique plus que par la voix humaine. Ce que j'aime le moins, ce sont les tarifs exhorbitants qui sont demandés pour filmer ou photographier le spectacle. Je refuse de m'acquiter, plus par principe que pour les 25$ demandés même si je ne garde ainsi aucun souvenir tangible de ce magnifique spectacle. Le soir, nous faisons quelques achats dans un grand magasin mais nous sommes déçus. Les plus belles choses se trouvent dans les musées ou dans les yourtes près des sites touristiques.