Visite de la ville de Moron

Mercredi 06 août : En route pour Mörön par Tsagaan Uul

C'est donc passablement fatigués et dans la mauvaise humeur que nous entamons cette journée, en nous promettant bien de ne pas dormir ce soir sous la tente ! Beaucoup de piste avant de nous arrêter à Tsagaan Uul vers 14 heures pour y déjeuner. Nous entrons dans un étrange hôtel-restaurant qui a dû avoir son heure de gloire il y a bien longtemps : c'est une maison tout en bois avec un grand couloir qui dessert des chambres de 4 où habitent des familles ou des travailleurs isolés. Difficile de savoir ce qu'ils font là !

Tsagaan UulTsagaan UulTsagaan Uul

Certains travaillent ici comme saisonniers, d'autres logent ici à titre temporaire en attente d'un bus. C'est notre guide cuisinière qui va nous préparer le repas aux fourneaux du restaurant. Nous sommes dans la région des éleveurs de rennes, mais nous n'en verrons pas la queue d'un : il faut dire que les pauvres ont des queues minuscules ! Nous reprenons la piste pour arriver à Mönrön. Petite ville sans charme particulier mais qui est pour nous importante car nous échapperons à la tente. Nous allons dormir dans une chambre dortoir d'une "guest house" recommandée par Lonely Planet (c'est écrit en grand sur la porte d'entrée !).

Pour tout dire, je ne saurais la recommander (attention, je ne parle pas des gers installées dans la cour et qui semblent tout à fait confortables, en tous cas pour les Italiens qui y dorment !) : notre chambre collective fait eau (il suffit de placer judicieusement quelques récipients pour avoir de l'eau de pluie.), les lits sont branlants (il a même fallu en rafistoler un.) la lumière blafarde. Finalement, c'est très cher (5.000 tugriks par personne) pour ce que c'est, mais ça nous évite la tente ! Dans cette chambre prévue pour 5, nous allons faire connaissance d'une jeune femme de 27 ans, Néo-zélandaise mais habitant en Australie, en vadrouille, toute seule, avec sa moto. Je ne vous dis pas les difficultés pratiques qu'elle a rencontrées : en particulier comment faire ses courses et continuer à jeter un œil sur la moto qui contient tous ses trésors ! Comment réparer (problème de pièces détachées), comment se repérer sur une carte (il y a des cartes spécifiques pour les motards…). Demain matin, son premier geste sera de trouver une paire de gants les siens ayant rendu l'âme…

MörönMörön

Elle a décidé de rentrer chez elle le jour où elle n'aura plus d'argent, mais, en principe elle s'est donné une année ! Notre guide, Bagui, est très intriguée (comme tous les Mongols, pensez une femme en moto !).

Elle en vient à poser des questions fort indiscrètes sur la vie personnelle, en particulier si cette jeune femme veut des enfants.La réponse positive la rassure visiblement mais ce qui va l'inquiéter, c'est que pour autant il ne saurait être question de mariage ! Quand, un peu plus tard, nous expliquerons à Bagui, qu'en France la moitié des enfants naissent hors mariage, elle en perdra le souffle, aura du mal à nous croire, et je pense que c'est pour elle un choc culturel terrible, car, nous répond elle, c'est impossible en Mongolie d'avoir un enfant sans être mariée !