En route vers Kharkorin

Jeudi 17 juillet : Le départ vers Kharkorin

Réveil à 6 heures du matin. Départ à 7 heures. Notre équipe est donc au complet : Mougui, le directeur de l'agence, Bagui, notre guide de 23 ans qui nous fera aussi la cuisine (équipée d'un redoutable lecteur de DVD, heureusement, ça bouffe beaucoup d'électricité et comme l'électricité est rare.), et Béjine, notre chauffeur. Nous emmenons aussi avec nous un passager clandestin : Munkhe, basé à Paris, et qui va suivre nos pérégrinations par portable interposé .Quatrième maillon de la chaîne, et qui a son importance, car c'est avec lui que nous allons parcourir des milliers de kilomètres : le van !

Il me faut aussi présenter les passagers : Régine, Marie, Jean, et Jean Marie, votre serviteur. La route vers Kharkorin est facile, au début.Elle fait vite place à une piste qui a parfois des dégradés ! Vu un pauvre petit poulain, abandonné de tous.il a une patte cassée et ne fera pas de vieux os. Arrêt déjeuner à l'Eden, campement de yourtes et restaurant planté sur la piste. C'est là que nous goûtons pour la première fois du lait de jument fermenté. (airag) : c'est très rafraîchissant avec son petit goût acidulé.

Nous reprenons la route et apercevons nos premiers chameaux et recevons nos premières gouttes de pluie : le toit du van a tendance à fuir ! Rien de bien grave, et nous stoppons en fin d'après midi dans un campement de yourtes (appelées également "ger"), près de la ville de Kharkhorin. Ce sera notre première nuit sous une yourte : elle fait partie d'un campement pour touristes bien sûr, mais c'est un premier contact assez marrant. La yourte, c'est rond, la porte d'entrée est basse (attention la tête !), il y a en son centre un poêle à bois avec son tuyau d'évacuation qui sera défait, car on craint la pluie pour la nuit, un morceau de toile étant rabattu pour fermer la "maison". De chaque côté, un lit, des tables basses pour poser ses affaires, une ampoule et voilà ! Le bloc sanitaire en dur est très bien équipé, toilettes, douches avec eau chaude.. Disons le tout de suite : on peut faire un voyage en Mongolie de ger en ger (de campement de touristes en campement de touristes), mais franchement, on loupe beaucoup de choses !

Van du groupeVers Kharkorin

Vers KharkorinVers Kharkorin

Vendredi 18 juillet : Kharkorin vallée de l'Orkon

Très bonne nuit passée sous la yourte ! Nous partons visiter le monastère Erdene Zuu : il reste trois temples restaurés dans le vaste enclos (à l'origine, il y en avait entre 60 et 100!). Le site a connu bien des malheurs : sa construction a commencé à la fin du 16° siècle et s'est achevée 300 ans plus tard. Au mieux de son existence, il abritait jusqu'à 1.000 moines. Mais il y a eu, au 18°siècle, des dommages causés par les envahisseurs Mandchous. Puis, les purges communistes des années 30 ont également amené leurs lots de malheur : les moines furent déportés, les temples rasés à l'exception des trois qui se visitent maintenant. Dans les années 65, le site rouvre sous la forme d'un musée. Dans les années 90, la fin du communisme le permettant, le site reprend son activité religieuse. Nous aidons une famille Mongole qui visite le site avec une jeune fille paralysée, assise dans un fauteuil roulant. Les deux parents sont très âgés, le fauteuil, très lourd, ne permet pas de franchir des obstacles comme les marches, aussi Jean et moi allons mettre la main à la pâte.sous le regard de visiteurs locaux qui s'étonnent que ce soit des étrangers qui fassent le travail.

Monastère Erdene ZuuMonastère Erdene ZuuFresque Erdene Zuu

Une fois le monastère visité, nous partons au marché : à notre grand étonnement, les échoppes sont en fait des containers juxtaposés. On y joue au billard en plein air. Marché tout à fait authentique, assez haut en couleur. Visite obligée aux tortues de pierre qui marquaient les limites de la ville et au rocher phallique (bien nommé !). Nous passons ensuite (c'est notre chemin) voir le monument construit en 2004 à la gloire de Gengis Khan (c'est lui qui avait eu l'idée de faire de Kharkorin sa capitale, mais c'est son fils qui l'a établie et Kharkorin n'a été capitale que pendant une quarantaine d'années). Là, on prend vraiment conscience, à l'aide d'immenses cartes réalisées en mosaïque, de l'immensité de l'empire Mongol.

Marché KharkorinMarché KharkorinMonument à la gloire de Gengis Khan

Nous reprenons notre piste "vallée de l'Orkhon", les paysages sont très beaux. Nous avons un passage à gué un peu difficile, mais notre chauffeur y arrive.pour tomber en panne une fois la rivière franchie (de l'eau dans le carburateur). Le temps de la réparation permet à notre guide cuisinière de nous préparer le repas : nous nous asseyons autour d'une table de camping, bref, nous sommes royalement traités ! Reprise de la piste, nous stoppons pour faire refroidir le moteur (notre chauffeur place le van vent debout) et nous en profitons pour visiter une famille nomade qui, aussitôt, va nous offrir lait, beurre et fromage.

Nous partons à pied à l'assaut d'un lieu sacré-le monastère de Tovkhon, en ruine- (3 km de marche, ça fait du bien), mais nous prenons pas mal de retard. Dans notre montée sur le chemin de randonnée, nous croisons un 4x4 méchamment embourbé jusqu'au moyeu, nous le verrons également à notre retour, toujours immobilisé ! Aux trois quarts du sommet, des grottes, et une en particulier où il faut se glisser ("ventre de la mère") et quand on en ressort, on est purifié comme si on connaissait une deuxième naissance.Bagui et Mougui s'en donnent à cour joie ! Je continue la marche jusqu'au sommet (interdit aux femmes !) : c'est un ovoo. La nuit tombe : il nous faut nous arrêter, même si nous n'avons pas rejoint comme prévu les chutes d'eau d'Ulaantsutgalan. Nous montons nos tentes avec l'aide de Mougui. le matériel nous parait un peu léger.

Vallée de l'OrkhonOvooGrotte Vallée de l'Orkhon