Le 1er juillet
Nous partons le long de la plage observer la falaise par dessous. La marée haute rend notre progression difficile dans les blocs de rochers. Nous trouvons de nombreux œufs de guillemots éclos, preuve que les poussins ont commencé à naître. Pourtant, nous n’en verrons aucun. La vue sur la colonie est beaucoup moins intéressante depuis le bas.
L’après-midi, nous partons dans la toundra derrière le campement où de nombreux bruants des neiges (plectrophenax nivalis) se nourrissent accompagnés par quelques bernaches nonnettes (branta leucopsis) et oies à bec court (anser brachyrhynchus). Un couple de labbes parasites (stercorarius parasiticus) y a également élu domicile, ils simulent la blessure lorsque l’on s‘approche trop près du nid. Une mare accueille également 2 couples de bécasseaux violets (calidris maritima).
Sur le chemin du retour, nous découvrons un nid de lagopède alpin (lagopus mutus), la femelle couvant. Bien qu’étant entourée par 7 bipèdes, celle-ci fait confiance à son mimétisme et ne s’envole pas. Nous rentrons en passant sur la falaise, le soleil nous permet de faire de beaux portraits des alcidés. A notre retour au camp, nous avons de la visite. Des Allemands viennent installer leurs tentes près des nôtres.
Le 2 juillet
Nous nous promenons dans une vallée envahie par la toundra. Quelques rennes curieux viennent à notre rencontre avant de s’éloigner à nouveau en gambadant fièrement, la tête relevée. Benoît manque de marcher sur un nid de bécasseaux violets (calidris maritima), provoquant l’envol de la femelle qui simule la blessure en s‘éloignant du nid. Un lagopède alpin (lagopus mutus) mâle se laisse approcher à quelques mètres.
Nous faisons un dernier détour par la falaise où nous rencontrons 2 scientifiques du Norsk Polar Institute en train de baguer des guillemots de Brünnich (uria lomvia), après les avoir mesurés, pesés et avoir prélevé un échantillon de sang (afin de déterminer le sexe).
Le temps presse et nous devons rentrer pour démonter les tentes et prendre le bateau. Celui-ci accueillant des touristes à bord, fait un détour par Tempelfjord pour s’approcher du glacier. Malheureusement, nous faisons demi-tour bien avant celui-ci. Nous l’avions beaucoup mieux vu lors de notre balade à pied !! Enfin, c’est le retour à Longyearbyen après plus de 4 heures de navigation. Nous passons la nuit dans la guesthouse du premier jour.
Le 3 juillet
Nous partons vers l’ouest pour essayer de retrouver nos phalaropes à bec large (phalaropus fulicaria) du premier jour. Nous finissons par voir uniquement le mâle toujours en train de couver. Nous poursuivons vers l’ouest vers les colonies de mergules nains (Alle alle). En mer, plusieurs entaines d’eiders à duvet (somateria mollissima), principalement des mâles, sont rassemblés, probablement en prélude à leur mue. Nous découvrons un nid de lagopède alpin (lagopus mutus) abandonné avec les œufs éclos, nous ne trouverons pas la femelle et les jeunes. Seul le mâle se laisse observer. Plus loin un couple de labbes parasites (stercorarius parasiticus) essaie de nous éloigner de son nid. Un jeune bruant des neiges (plectrophenax nivalis), à peine volant, suit assidûment son père en quête de nourriture.
Nous atteignons ensuite les pierriers où nichent les mergules nains (Alle alle). Nous pouvons difficilement les approcher. Ils se sont envolés et tournent autour de nous en attendant notre départ pour se poser. L’après-midi, nous retournons dans Adventdalen. Nous y observons les mêmes espèces que le premier jour avec en plus 2 phalaropes à bec large (phalaropus fulicaria), 3 plongeons catmarins (gavia stellata) sur la réserve d’eau douce ainsi que de nombreuses bernaches nonnettes (branta leucopsis) rassemblées (échec de la nidification ou célibataires ?). Un renne broute près de la piste. Ce sera ma dernière photo du séjour. Nous poursuivons la piste jusqu’au sommet près des antennes radar d’où nous avons un panorama magnifique sur la vallée. Le soir, nous dînons au restaurant où je prends le « catch of the day», il s’agissait de phoque ce dimanche, excellente viande noire très tendre au goût légèrement sucré.
Le 4 juillet
Nous devons ensuite patienter jusqu’à 3 heures du matin avant de nous rendre à l’aéroport. Nous essayons de dormir quelques heures dans un salon de la guesthouse car nous n’avons plus nos chambres !! Sur la route de l’aéroport, 2 renards polaires se font harceler par les sternes arctiques (sterna paradisaea) mais continuent leur chemin sans sembler se soucier des coups de bec qu’ils reçoivent. Enfin, c’est le retour à Paris après une brève escale à Oslo.