Hellas seul en Grèce!

PATRA – THESSALONIKI

itinéraire Patra à Thessaloniki

PATRA – DELFI
Longe la côte casse patte puis la longue montée vers Delfi à la tombée de la nuit
DELFI – STYLIDA
Un long col avec les hauts sommets à contempler. Un autre petit col ensuite puis la descente vers Lamia
STYLIDA – LARISSA
On longe la côte puis vers l'intérieur plus vallonné. Difficile à suivre la old road pour Thessaloniki Trompé plusieurs fois Autoroute de temps en temps
LARISSA - THESSALONIKI
Vallonné jusqu'à la côte ensuite assez plat Toujours difficile de suivre une petite route Autoroute en arrivant à Thessaloniki

Vendredi 19 juin, Terra Terra , un môle, un phare, une île ? Petit-déjeuner avec des grooms bleus ciel rayés aujourd'hui. 10 heures du matin, heure greque. Pas malade. On peut prolonger la croisière jusqu'à Athènes, on annonce, c'est tentant ! Et le monsieur, mon voisin de cabin qui lit toujours cigarette, dans le salon, son gros livre. Un voyage dans un voyage ? Imperméable aux vas et viens, aux écrans un peu partout dans le salon. Un homme seul, sérieux parmi ce monde, ces couples, ces familles, ces groupes de jeunes, ces vieux couples en croisière qui veulent faire comme si c'était la première fois. Un enseignant à lunettes passionnée de culture grecque ? Le vent en sortant me chope comme le tract. Je redoutais la chaleur et c'est presque frais. Autoroute d'Athènes. Demi-tour. Première église byzantine. Ca vaut une photo. Rio, des ruisseaux à sec. Où est Andirio ? Il faut franchir un pont. Deux jeunes à scooter m'y emmènent. À droite, Grazie Mille ! Salut de la main en passant sur la bretelle. Sur le pont, face à une montée interminable avec un fort vent de côté. Il faut tenir le cap.pont haubané
Mon navire tangue sous le pont haubané grandiose. Pas le temps d'admirer la mer en dessous. Éole ne me fait pas de cadeau mais je lutte, mains en bas du guidon, une lutte de titans et je finis par vaincre en descendant, ça se calme. Ca y est. C'est Andirio . Direction Itea. Je vais trop loin. La route n'est pas bonne. Montagne. Demi-tour. Grande route. C'est plaques puis on franchit la montagne retrouvant un autre cap. La nature devient brûlée, juste quelques lauriers roses. Quelques îles minuscules. Une avec une maison. Crusoe pas loin de la civilisation. De cap en cap, d'anse en anse avec ses plages de galets ou criques, de monter en descente, des oliviers en bas puis la végétation roussie dès qu'on monte. De gros nuages noirs derrière moi, sur Patra. Me rattraperont-ils ? Le soleil en tout cas se fond dans les nuages et c'est tant mieux. Les chèvres dans les épineux, ça craque. Le jaune que je touche en passant et qui m'irrite la main. Une cantine, ????????? Je fais une halte bien méritée. Pas le temps de m'y attarder. Nero, ils connaissent pas ? Itea au loin. La terre rouge dont on extrait des roches. Itea enfin et c'est la montée vers Delphi. Les oliviers en haie d'honneur, leurs troncs noueux comme des oeuvres d'art que la nature a torturés, nourris, sculptés depuis des millénaires. Une fontaine avant Delphi. Le tract. C'est comme un Ventoux, un Alpe d'Huez, un Everest qui m'attend derrière ses sages oliviers. Un premier village. Sernikaki. On croit que c'est fini mais la route serpente encore dans ces collines arides et rocailleuses. Le temps de voir cette mer d'oliviers, cet océan argenté parsemé de cyprès et se déversant dans la mer jusqu'à Itea et ses maisons blanches. Il faut être Apollon pour s'élever encore. Delphi 14 km. Interminable. La route se mord la queue comme un serpent un peu fou. Dernier virage. Camping Apollon. Me voit-il en passant ? La nuit tombe. J'accélère en livrant mes dernières forces. C'est le panneau Delphi qui m'accueille comme la déesse Pythii qui m'accorde ses grâces en me tendant son message luisant dans la nuit. Delphi, les rues en pente, les guirlandes, elle en rajoute. L'hôtel Phaeton, le restaurant. Phivas comme la concrétisation de ces oracles.

panorama de DelphesSamedi 20 juin, quelle nuit douce après cette épopée d'hier. Et puis, on est en montagne ici, en altitude, pas dans la fournaise d'Athènes. Vue de cartes postales de l'hôtel avec d'un côté, une église byzantine dans le village de l'autre côté balcon, la mer d'oliviers qui s'avance jusqu'à Itea, jusqu'à la mer et son anse bleue.
Le site archéologique et le musée. Je me consacre au site sous un soleil de plomb. Pas le temps d'y admirer certainement beaucoup de statues, de sculptures et de représentations des dieux de l'art héllénique. Déjà vu du temps de Marithé... Les rois d'Argos, trésor des Athéniens comme un temple à colonnes bien conservée, le temple d'Apollon et ses fameuses colonnes qui devaient soutenir un vaste temple à voir leurs formes massives, l'amphithéâtre.
Que pourrait-on déclamer sinon la beauté de l'art grec et ma joie d'être ici, ses gradins en arc de cercle à la forme harmonieuse. Le stade tout en haut. Interdit d'y rentrer. De grosses pierres au bout. Là où les concurrents partaient ? Tout au long, à part les promeneurs nombreux, quelques dessinateurs qui veulent s'imprégner de cette architecture en accouchant sur le papier, souvent des Asiatiques. Ce n'est pas la facilité du numérique, de l'immédiateté. amphithéâtre de DelphesEn redescendant, le trésor des béotiens entre Siphros et salle du conseil. Là que le Phythie donnait ses oracles ? En repartant, La Fontaine Castali à jamais fermé pour les touristes sous son platane gigantesque. Un peu plus loin, le gymnase, surtout des pierres posées dont il faut reconstituer le puzzle pour y voir des gymnastes se préparant aux jeux. À côté du trésor de Marseille, le sanctuaire d'Athéna Pronoia et sa Thalos, magnifiques trois colonnes surmontées d'une frise, sans doute circulaire, on peut l'imaginer. Sous le regard de ces rochers immobiles et intacts de la main de l'homme, que de pierres sculptées, assemblées, érigées par les hommes qui leur redonnent la vie par leur art, leur culture pour leurs dieux qu'ils honorent. Ça se couvre. Ça gronde. Quelques gouttes et puis plus rien. Le signe du destin ? L'orage enfin. Eclairs et tonnerre qui gronde. Zeus se déchaîne et déverse sur nous sa colère à la taverna Estiatorio. Vieilles photos, dames en noir, vieux villages, voitures anciennes, temple d'Apollon, un ane, une famille dans un arbre, la généalogie. Tout seul dans le restaurant, l'hôte un peu vieille Gr$ece, grand bonhomme bedonnant à lunettes un peu désabusée et puis un groupe de Canadiens jeunes débarque poussés par l'orage dont une en maillot de bain, jamais vu ça ! Menu à 10 E : salade grecque moussaka, souvlaki, ma première et une pâtisserie au miel Baklava. Entre un groupe de Français. Les Américains très bruyants discutent entre eux, les Français parlent moins et observent le restaurant. Différence de comportement. Marrant. Zeus arrête sa colère. Je me rentre.

amandiersDimanche 21 juin, du mal à dormir ce matin, le tract avant l'étape et pourtant je n'ai pas retenu l'arrivée. Les oiseaux parsèment le ciel de leurs chants aigus avant les cloches de l'église Dong Dong Dang. Photo de l'église avant de quitter Delphi Arrivederci Delphi. Avec ses maisons étagées sur la colline, ses escaliers, on dirait Lhassa de la Grèce, du moins, c'est l'idée que je m'en fais. Redescente avec des lauriers roses et les oliviers plus bas presque jusqu'à Itea. De nouveau, un bain d'oliviers pour arriver à Amfissa. Éole me pousse. Ça se couvre. Heureusement car la route ne me fait pas de cadeau. Ça remonte la vallée puis en lacets. Une source dans les arbres. Une cascade ! En montant, le klaxon d'une caravane qui m'encourage de la main. Déjà, des hautes montagnes que j'avais déjà aperçues dans la descente avec des névés dont un assez grand. Un encouragement pour moi. Les neiges de l'hiver n'ont pas toutes fondus L'air semble moins chaud. Est-ce le mont Giona ? au col après cette longue montée, petite pause sous les amandiers.
Ca serpente encore et remonte. On se croirait dans les Alpes. Quelques conifères apparaissent. Des moutons qui sonnaillent avant d'atteindre le vrai col Amolema. Quelle descente ensuite, ça plonge sur Gravia. Là, ça sait pas trop mais la route se décide à monter. Des vendeurs d'herbe en bouquet au bord de la route. Ça semble pas très sérieux comme montée mais c'est finalement un véritable col moins haut que le précédent après Bralos et non pas Branlos mais plus pénible par ses lignes droites larges et interminables. Il faut souffrir pour apprécier la vue sur la mer dans la descente en pente puis douce ce qui allonge le plaisir d'autant. Le jour où j'ai triché ou quand on suit Eddy Merckx on ne sent plus ses jambes. Je vois arriver un cycliste, je lui demande ma route. Il me demande de patienter, va retourner dans 5 minutes. Je l'attend. En effet, voici qu'il arrive. Lamia, Lamia, me crie-t-il en me faisant signe de le suivre. J'arrive à le rattraper. Beau cycliste longiligne. Dommage qu'il n'est pas rasé ses jambes. On échange quelques mots d'où je viens, la source d'eau chaude, les Thermopyles. Un de ses amis a fait le tour du monde à vélo et écrit un bouquin. Nous voilà arrivés à sa voiture, on embarque nos vélo et hop c'est parti pour Lamia. Un kiosque à boissons, il m'explique où passer pour Larissa, le meilleur chemin pour lui en longeant la côte. Mais il est tellement pressé que je n'ai pas le temps de lui demander s'il y a des hébergements un peu plus loin. On se quitte rapidement, lui part avec son vélo Eddy Merckx. Merci beaucoup le futur champion. S'il roule si vite qu'il est pressé, ça devrait en être un ! D'autres villages ensuite Avlaki, Agia Marina, la mer est à portée de vue, toujours des oliviers et des vendeurs de légumes tomates, poivrons, pommes de terre dans leurs cahutes. Un m(offre une tomate. Grazie Mille. Depuis l'Italie, je baragouine un franco-italien-anglais. A Stilida, une grosse femme en rouge essaie de m'aider à trouver un hôtel en grec pas facile. Allez vers le centre et revenez à Agios Marina si vous ne trouvez pas. Avant l'église byzantine du village, à droite, un square et au milieu des restaurants, des cafés, des tavernes, je trouve le mot magique hôtel. L'hôtel Phénix ou je fais une sieste réparatrice pour renaître de mes cendre... Souvlaki poulet, salade pour neuf euros en terrasse de l'hôtel pour assouvir ma faim et je peux m"endormir profondément un peu comme un moine dont la vie est consacrée au vélo

col en GrêceStilida