L’ANCV et ses chèques-vacances

Petits coupons pour petites réductions

L’Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) ferme les yeux sur les conditions sociales et se préoccupe des employés en donnant la possibilité aux entreprises qui les recrutent de leur faire bénéficier de «Chèques-Vacances».

Le principe

C’est l’employeur ou le Comité d’Entreprise (CE) qui achètent les Chèques-Vacances pour les salariés mais ceux-ci doivent tout de même apporter leur participation financière. Les taux de participation sont laissés à l’appréciation de chaque structure et dépendent en général de la catégorie socioprofessionnelle de l’employé, de sa rémunération, de son quotient familial donc du nombre d’enfant à charge…

L’utilisation

Trois millions de salariés (dans le public comme dans le privé) bénéficient aujourd’hui de Chèques-Vacances. Chacun d’eux peut découper une coupure de 10 ou de 20€ de leur chéquier afin de voir leur facture perdre le nombre correspondant d’unités. Jouissif ! Ces titres nominatifs peuvent être utilisés chez tous les partenaires agréés (160 000 points d’accueil, liste sur http://guide.ancv.com/guide/formulaire) non seulement par le salarié mais aussi par toute personne fiscalement à sa charge. Ces partenaires sont des professionnels du tourisme qui jouent un rôle dans les composantes d’un voyage (transport, hébergement, restauration, activités de loisirs) ayant de plus conclu des accords avec l’ANCV.
Avec le Chèque-Vacances , on peut donc obtenir une petite ristourne dans l’hôtel qui nous charmera, dans le centre sportif qui nous offrira notre premier saut à l’élastique ou tout simplement dans le restaurant qui nous servira le premier repas de nos vacances.

Informations complémentaires

L’avantage du Chèque-Vacances est clair : une petite économie sur l’un des postes de frais du voyage (hébergement, transport, restauration, loisirs). Mais l’inconvénient ?
C’est que le ticket mentionne une date de validité et n’est valable qu’un an. Certes, on peut toujours l’échanger contre un nouveau valable l’année suivante mais il faudra débourser 10 euros en contrepartie et être réactif : les Chèques-Vacances ne sont échangeables que du 1er décembre de l’année de validité au 31 mars de l’année à venir. Utilisez les donc rapidement au risque de les perdre et d’avoir participé à leur financement pour rien… Très contre-productif.

En plus des Chèques-Vacances à proprement parler, le chéquier comprend des bons de réduction (du même genre que ceux des chéquiers « Tickets-Restaurants ») à détacher et renouvelés trois fois par an. La réduction peut aller jusqu’à 65€ mais ne se fera que si l’on utilise au moins un Chèque-Vacances lors du règlement.

Autres actions de l’ANCV

Si l’activité principale de l’ANCV est l’émission et la vente aux entreprises de Chèques-Vacances », elle s’est également engagée dans le social en cherchant à faciliter l’accès aux vacances aux plus grand nombre. Voici quelques unes de leurs vénérables initiatives :

  • Un service qui s’adresse à tous les bénéficiaires des Chèques-Vacances : une rubrique « Bonnes affaires » (http://bonnesaffaires.ancv.com/) sur leur site internet qui donne de bonnes idées en proposant des offres alléchantes à prix réduits pour des séjours variés en France et en Outre-mer.

    • Des aides plus spécifiques comme l’opération « Séniors en vacances » à destination des plus âgés (plus de 60 ans) souvent isolés et éperdus face aux vacances. Pour rompre la solitude de cette classe d’âge, l’ANCV, depuis 2007, facilite leur départ en vacances en leur proposant des séjours tout compris (hébergement, activités, excursions, seul le transport n’est pas pris en charge) élaborés avec des partenaires et avec un choix de 193 destinations en France. Elle finance alors la moitié du séjour, ne laissant au sénior que l’autre moitié à régler. Cette participation financière de l’agence dérive de l’excédent de gestion réalisé grâce à l’émission des Chèques-Vacances. Hélas, seules les personnes âgées non imposables peuvent bénéficier de l’aide (cela n’a toutefois pas empêché à 14 000 personnes de s’évader grâce à ce dispositif l’année dernière) qui ne vaut que 10 mois sur les 12 que compte une année (juillet et août sont exclus).

    Le problème reste de savoir comment informer les séniors que de telles mesures existent et comment ils doivent s’y prendre pour en profiter. Pour distiller plus facilement l’information, l’ANCV recoure au téléphone (numéro spécialement dédié : le 32 40) et à 500 points de contact (maisons de retraites) pour convaincre les personnes âgées de se laisser embarquer pour une aventure d’une semaine et échapper à leur morne quotidien. Une fois le sénior informé, une liste lui est alors envoyée. Il n’a plus qu’à opter pour la destination qui l’attire, à réserver le séjour convoité avant de sortir la valise !

  • Le programme « Aide aux Projets Vacances » : Là encore, l’ANCV coopère avec un réseau de partenaires (souvent des ONG comme la Croix Rouge Française, le Secours Populaire, France Alzheimer ou de grandes associations telles Grande Aventure, l’UCPA…) pour multiplier l’accès aux loisirs et aux vacances. Le public visé s’étend autant aux jeunes adultes, qu’aux handicapés ou encore aux familles modestes. L’ambition reste toujours de faire partir ceux qui en n’ont peu l’occasion. 130 000 personnes ont pu être concernées par cette aide en 2009 (2 fois plus qu’en 2008, la réussite guette). L’aide apportée consiste surtout à de l’ « ingénierie sociale ». C'est-à-dire que l’ANCV aide les associations et ses multiples partenaires à monter des projets, les encadre dans leur mission. Elle agit donc indirectement mais cela n’en demeure pas moins à terme, une action sociale envers les moins chanceux.

    Sophie Graffin
    Publié le 15/03/2010