La vieille ville de Kotor

Promenade dans les ruelles de la cité fortifiée

Les remparts

Partez à la découverte de la ville médiévale de Kotor, port naturel idéal convoité par les nations d’Europe durant des siècles. Dans le labyrinthe de ses rues pavées, vous aurez l’étrange impression que le temps a été comme suspendu. Avant d’entrer, prenez le temps d’admirer les imposantes murailles datant de l’époque byzantine qui entourent la ville. En effet, dès le IXème siècle, Kotor a élevé des fortifications et les a consolidé jusqu’au … XIXème siècle !
Par endroit, les remparts s’élèvent à près de 20 mètres de haut. Cité fortifiée oblige, vous avez le choix entre seulement trois portes pour pénétrer dans Kotor.
Vous pouvez opter par la porte sud juste en face de la baie, appelée également porte de la Mer, elle date du XVIème siècle.

Le détail en plus : A l’entrée de la ville on peut lire l’inscription : « Ce qui appartient à d’autres, nous ne le voulons pas ; ce qui est nôtres, nous n’y renoncerons pas ». Le caractère bien trempé de la cité se reflète dans cette devise !

La vieille ville de Kotor

Vous débaucherez ensuite sur la place d’Armes, la plus grande de Kotor. Elle a été baptisée ainsi à cause de l’ancien arsenal vénitien situé sur votre gauche lorsque vous entrez par la porte de la Mer.

La tour-horloge datant du XVIIème siècle juste en face de vous était un ancien lieu de torture, comme en témoigne la présence au pied de l’édifice d’une curieuse pyramide servant autrefois de pilori.
Rassurez-vous, plus personne n’est contraint aujourd’hui de subir une exposition en publique dans cette position pour le moins inconfortable ! Le détail en plus : Si vous regardez attentivement la tour-horloge, vous verrez qu’elle penche légèrement. Il s’agit d’une des traces du dernier tremblement de terre.

Eglise Saint-Tryphon
Eglise Saint-Tryphon On peut voir également sur cette belle esplanade l’ancienne mairie datant du XVIIIème siècle, le Théâtre Napoléon ou encore sur votre droite le palais Bizanti. Dirigez-vous maintenant à travers la rue partant de ce splendide bâtiment du XVIIème siècle, vous arriverez sur la place Saint-Tryphon devant l’église romane du même nom. On y trouve les reliques d’un martyr chrétien tué par les Romains au IIIème siècle. C’est grâce à un certain Andrea Saracenis qu’elles sont à Kotor depuis le IXème siècle, celui-ci n’ayant pas hésité à racheter les restes du Saint contre espèces sonnantes et trébuchantes à un navire marchant en difficulté. Ainsi, la richesse de Kotor lui a rapporté même une protection divine ! L’église Saint-Tryphon est un splendide bâtiment roman datant du XIIème siècle. Restaurée en 1667 dans un style plutôt baroque, elle a subi de plein fouet le tremblement de terre de 1979. Cette église témoigne de l’influence catholique vénitienne dans cette région à tendance plutôt orthodoxe. On compte d’ailleurs deux lieux de culte orthodoxes à Kotor : l’église Saint-Luc datant de 1195 et l’église Saint-Nicolas, aux nombreuses icônes et peintures du XVIème siècle. Vous remarquerez que la Sérénissime a également laissé sa marque au niveau de l’architecture des façades et l’agencement des rues. Juste à coté de l’église Saint-Tryphon, on peut voir le très beau palais Drago.
Cette demeure de style gothique était la résidence d’une des familles les plus influentes de Kotor durant l’âge d’or de la cité : les Drago. Sur leur blason, on peut voir tout naturellement… un dragon !

Les toits de la vieille ville de Kotor
Les toits de la vieille ville En suivant la rue partant vers le nord sur votre gauche vous arriverez au niveau du musée de la Marine. Situé dans le très élégant palais Grégorien et reconnaissable à ses deux canons, il propose une intéressante collection témoignant de l’importance de la mer dans l’histoire de Kotor. Vous pourrez ainsi y admirer de nombreux objets ayant appartenus aux riches familles de la ville, des tableaux représentant des batailles navales ou encore des armes d’époque richement décorées. Si ce voyage dans l’histoire maritime de Kotor vous a donné soif, vous pouvez faire une pause dans un des nombreux bars de la cité médiévale.
L’occasion de goûter le cognac monténégrin (appelé loza) ou une eau-de-vie de fruits produite dans la région. Pour les gourmands, les restaurants proposent généralement une grande variété de poissons grillés au feu de bois accompagnés d’huile d’olive. Il vous sera sans doute proposé de goûter au cevapcici, spécialité de Kotor concoctée avec de la viande hachée grillée avec des oignons.

Fortifications de Kotor
Les murailles de Kotor Après avoir expérimenté les spécialités locales, pour ressortir de la ville empruntez donc la porte nord, surnommée la porte du Fleuve. Les plus courageux peuvent débuter ici leur ascension jusqu’à la forteresse Saint-Jean, perchée à 280 mètres au-dessus de la ville. Ne vous pressez pas pour grimper les 1462 marches (rarement égales) et faites une pause à la chapelle Notre-Dame-du-Salut, élevée au XVIème siècle par les survivants d’une terrible épidémie de peste. Puis, une fois au sommet, vos efforts seront récompensés par une vue grandiose avec d’un coté les bouches de Kotor et de l’autre le massif de Lovcen.

Bon à savoir : Il vous faudra une heure environ pour atteindre le sommet et n’hésitez pas à vous munir d’eau pour l’ascension !

Astuce : Effectuez votre ascension en fin de journée, ainsi vous pourrez contempler le superbe paysage à la lumière du crépuscule !

Karl Demyttenaere

Publié le 01/08/2012
Crédits photos : © Jason Rogers, © Epiq, © Michal Krumnikl