Information générale
Descente dans le gouffre
C’est tout près de Noailles, un village médiéval installé au cœur des causses du Quercy, que le gouffre de la Fage laisse entrevoir les profondeurs. À la fin du XIXe siècle, des ouvriers de la voie de chemin de fer Brive-Cahors sont interpellés par un effondrement susceptible de s’introduire dans les sous-sols. Ils entreprennent alors une première descente et découvre « le gouffre de la Farge ». Edouard Alfred Martel, célèbre spéléologue ayant déjà fait preuve de ses talents au gouffre de Padirac (découvert en 1889, 103 m de profondeur, à 35 km seulement de Noailles), publie des articles sur cette nouvelle cavité mise au jour. Il confère alors au site une certaine notoriété dès les années 1891-1892.
En 1951, la première topographie du gouffre est réalisée et quelques années plus tard, en 1958, les familles Bouthier et Dayre, propriétaires du lieu, entreprennent son aménagement touristique. Les années ont passé et l’aménagement s’est amélioré, pour permettre aux visiteurs de découvrir au mieux ce gouffre et de plonger dans un univers fantastique, aux formes tortueuses et aux couleurs innombrables.
Le gouffre : descente et galerie sud
En pleine forêt, au milieu d’une végétation luxuriante qui contraste avec l’aridité des causses perdus non loin de là, une grille au sol offre un premier aperçu de ce qui vous attend. Tirez la chaîne pour déclencher le système audio qui vous racontera la découverte du gouffre et penchez-vous pour apercevoir entre les interstices de la grille le puits inquiétant qui s’enfonce indéfiniment dans le sol. Après avoir parcouru un sentier d’interprétation, vous pourrez alors vous diriger vers un escalier et pénétrer dans l’obscurité du monde sous-terrain.
Une stalagmite aux allures féminines | Un orgue |
Quelques marches sont à descendre pour atteindre les 25 m de profondeur. Vous arrivez alors dans un salon minéral, meublé par des concrétions calcaires répondant aux noms de draperies, colonnes, stalactites et stalagmites. De cette vaste salle, deux galeries s’échappent. L’une vers le Sud. L’autre, à l’opposé, vers le Nord. La visite commence par celle du Sud. Elle est plutôt étroite et sinueuse. Enfermée entre les deux parois modelées par la déambulation de l’eau au cours des siècles, les formes rencontrées sont toutes différentes. On trouve des choux fleurs, aux contours nébuleux, des orgues déployant leurs vastes dentelles, des pointes qui montent vers le ciel ou piquent vers le sol. Parfois, l’imagination confère à ces formes des identités. Des histoires sont même racontées autour de certaines, comme celle qui ressemble à une femme. Au bout de 450 mètres d’éblouissement face à ce monde de calcite, qui s’est doucement profilé au rythme de l’écoulement de l’eau et de la calcification, la roche devient plus instable. Un éboulis empêche d’aller plus loin dans l’exploration. Mais la découverte n’en est pas pour autant terminée. Une nouvelle richesse est donnée à voir. Non plus une richesse minérale mais une richesse animale : on pénètre dans l’univers des chauves-souris.
Sophie Graffin
Publié le 29/07/11 Crédit photos : © Sophie Graffin