La diversité du vivant

Le Rez-de-chaussée : face à face avec les cétacés

Baleine
"Coucou" dit la baleine australe à votre entrée

En entrant, le visiteur se heurte à deux énormes sacs d’os bien agencés. Le premier, c’est la baleine australe qui suspendue en l’air vous toise et vous effraie avec ses 15 m de long et ses 40 tonnes. L’accrochage a intérêt à être solide. Il y a 182 ans, cet énorme cétacé a été retrouvé morte sur une plage. Depuis, elle a trouvé une sépulture de luxe puisque chaque jour, des milliers d’homme viennent se recueillir à ses pieds.
Son voisin est lui aussi peu bavard mais n’en reste pas moins exceptionnel. Il s’agit d’un rorqual bleu de 30 m de long et de 150 tonnes. Eh oui, encore plus grand et plus lourd la baleine australe, c’était possible, la preuve ! Mais en contrepartie, son prestige est atténué par son âge : seulement une cinquantaine d’années.
Ce sont donc ces deux mastodontes d’envergure qui vous happeront dès le seuil de la galerie franchie. Ils sont un préambule à ce qui vous attend au sous-sol : l’exposition de la vie sous marine. Car la vie a commencée sous l’eau, il y a environ 4 millions d’années. Normal donc que vous aussi commenciez par vous immerger dans le monde aquatique.

Vous entrez alors dans un réseau de couloirs obscurs comme si vous étiez réellement plongé dans les abysses. Les différents types de milieux sous-marins sont représentés et les gueules des requins et des poissons en tout genre vous surprendront à la sortie d’un tournant. Le premier milieu exposé est celui qui est le plus hostile et le plus méconnu car le plus éloigné de nos pieds. Il s’agit des abysses (4 000 à 5 000 m de profondeur). Dans cette zone, aucune lumière et encore moins d’électricité pour y remédier.

Dauphins
Gentils dauphins

La température reste fraîche (entre 2 et 4°C) et la pression ahurissante (mettez votre ongle à cette profondeur, c’est l’équivalent d’une vache qui s’assiérait dessus !). Pourtant, 90% des espèces sous-marines ont opté pour ce milieu difficile.
Les 10% restant préfèrent la zone comprise entre 0 et 200 m de profondeur et bien plus clémente et propice à une vie éclairée. La lumière ici est en effet de mise et permet aux couleurs variées des différentes espèces de créer un camaïeu sous l’eau. Les requins, les raies et les poissons lunes s’y côtoient avec bien souvent des épisodes dramatiques dû à un appétit féroce. Les récifs coralliens en sont les premiers spectateurs, avant que les hommes vêtus de leur tenue de plongée ne viennent jouer les indiscrets et ne ramènent quelques spécimens sur la terre ferme pour que tout le monde puisse les voir. Dans ce rez-de-chaussée parisien, vous-même pourrez les observer.
N’oubliez pas d’ailleurs de rendre visite à une pièce d’exception avant de quitter la mer : Wheke, le calmar géant. Ce céphalopode est beaucoup moins vivant que lorsque les flux organiques innervaient encore sa chaire. Il a subi une cure de plastification mais c’est cela même qui le rend exceptionnel et qui permet de le voir étirer sa langue de plusieurs mètres de long. Car sans un tel traitement de privilégié, il serait comme ses comparses enfermé à l’intérieur de la cloison circulaire d’un énorme bocal rempli de formol. Lui a la chance d’être à l’air libre et de voir du monde, beaucoup de monde. Après ce tour dans l’univers fantasmatique et quelques peu effrayant des cétacés et des poissons, vous débarquerez sur la glace de l’Arctique. Une famille de pingouins vous y attend. L’Antarctique est aussi présente, représenté par les éléphants de mers en bonne compagnie puisqu’entourés d’une colonie d’oiseaux peu frileux : albatros, pétrels, cormorans, macareux

La grande nef : à la rencontre des félins

Caravane
Impressionnante caravane animale

Au froid succédera le chaud. Après avoir connu l’humidité des mers et la glace des pôles, vous serez enfin sur la terre ferme, à condition que vous ayez convenablement monté les escaliers et que vous soyez parvenu au premier étage. Un grand spectacle vous y attend. Un vaste troupeau de quadrupèdes se dresse devant vos yeux et se garde de charger. Des phacochères, des gnous, des zèbres paissent tranquillement l’herbe qui n’existe d’ailleurs pas à l’intérieur de cette galerie. Ils sont tout près de leurs pires ennemis qui ne peuvent malheureusement plus user de leurs canines. Les lions, léopards et panthères restent impuissants car immortalisés dans leurs carcasses rigidifiées pour les causes de la naturalisation. Les espèces terrestres sont ici répertoriées comme au rez-de-chaussée selon leurs milieux (5 milieux sont représentés : forêt tropicale d’Amérique, savane africaine, Arctique, Antarctique et désert saharien). Plusieurs vitrines se chargent de préserver les papillons et autres spécimens plus fragiles qui peuplent la terre. Levez finalement la tête pour apercevoir le long coup des girafes et dites adieu aux chameaux paisibles avant de quitter cette entremêlement de pattes velues, boisées ou agrémentées de coussinets. Vous n’aurez pas d’autres choix alors que de vous élever encore un peu plus et de vous rapprocher de la verrière qui permet au bâtiment de l’époque industrielle (XIXe siècle) d’éviter que la pluie ne s’infiltre et ne viennent mettre en péril l’incroyable patrimoine naturel qui loge entre ses murs. Après une confrontation faciale avec une grande partie des espèces qui cohabitent avec l’homme sur la terre, une séquence plus culturelle et littéraire variera l’inspection de la vie animale.

Sophie Graffin

Crédits photos : © L. Bessol / MNHN

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