Sydney et histoire de l'Australie

Sydney

Nous rentrons dans Sydney un dimanche pour éviter la grosse circulation. Généralement je n'aime pas les grandes villes où il est difficile de rouler, de se garer, de s'orienter, surtout ici, en Australie où j'ai l'impression que les têtes pensantes du pays ont pris le dicton "pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple" à l'envers.

Depuis le pont enjambant la baie de Jackson nous avons une vue magnifique sur l'opéra de Sydney que l'architecte Danois Jorn Utzon a dessiné, voulant reproduire l'impression d'un immense voilier toutes voiles déployées.

opera de Sydneypont sur la baie de Jackson

Nous sommes à la St Patrick. Des groupes de jeunes le crane à moitié rasé, déambulent dans les rues à peine éméchés à cette heure matinale, arborant les couleurs irlandaises en célébrant leur saint, l'apôtre d'Irlande qui aurait utilisé, pour symboliser la Trinité, un trèfle, plante qui est maintenant le symbole national irlandais. La bière coule à flots dans les tavernes et en haut des rues patientent des véhicules de la croix rouge qui traiteront les cas d'ivrognerie les plus sérieux.

Le temps passe vite et il est temps de remonter vers Brisbane. Le terme de nos visas approche. Dernière réception de courrier, dernier nettoyage du camping car et nous le remettons à Holly apres une visite eclair de cette ville commercante, pas la plus belle du pays. Il quittera Brisbane le cinq avril pour Long Beach au sud de Los Angeles. Nous devons le retrouver le quinze mai pour la suite du voyage à trois.

Nous nous envolons le soir même pour Bangkok d'où partira Kachiri vers la France dans quelques jours pour ses partiels de première année. Nous la retrouverons le temps d'une pause au pays en août.

BrisbaneBrisbane

Nos impressions après avoir passé trois mois dans le pays et parcouru près de 12 000 kilomètres.

carte Australie avec points d'intérêts et parcours des 3 carnets

Je vous l'avais annoncé, c'est depuis le village en Thaïlande où nous nous trouvons pendant que le camping car s'offre un dernier tour du pays par mer avant de prendre la direction de Los Angeles que je vais clore le chapitre Australie. Je vous rassure ce ne sera pas une synthèse de ce que j'ai déjà dit, ce qui ne servirait pas à grand-chose, mais plutôt nos impressions et quelques conseils sur ce gigantesque pays et ses habitants, le sixième de notre planète après la Russie, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique, je vous laisse chercher les deux autres.

Si vous appartenez à la catégorie des personnes qui aiment exclusivement découvrir un pays à travers son histoire, la visite de ses monuments, de ses églises et de ses cathédrales, de ses châteaux ou de ses musées, autant le dire tout de suite, ce pays n'est pas pour vous. L'histoire ancienne commence avec le peuple aborigène il y a quarante mille ans environ. Vivants en tribus de la cueillette et de la chasse et en perpétuel mouvement, ils n'ont laissé que peu de traces de leur passé. Quelques inscriptions sur des roches leur servant d'abri comme au mont Uluru, quelques peintures et danses basées sur l'observation de la nature et de la faune environnante particulièrement bien imitée.

Le plus significatif réside dans le boomerang que tout le monde connait et le didgeridoo, instrument de musique fabriqué à partir d'une branche d'eucalyptus creusée naturellement par des termites, l'embouchure de l'instrument est formée par de la cire d'abeille modelée pour obtenir une bonne étanchéité et une protection pour les lèvres. La technique pour jouer au didgeridoo consiste à émettre dans la colonne d'air, une vibration en soufflant tout en faisant vibrer les lèvres. Le joueur provoque un bourdon appelé la note fondamentale, la langue est utilisée pour apporter des harmoniques au bourdon de base. Il peut aussi pousser des cris imitant différents animaux. Le mot didgeridoo ne vient pas des Aborigènes, mais des premiers colons qui dirent en entendant le didgeridoo : «Quels sons étranges ! On dirait qu'ils disent di- ge- ri- doo».

pancarte défense d'entrer dans la communauté aborigène

Tout d'abord découverte par les hollandais, espagnols et portugais qui ne s'y intéressèrent guère, puis par l'anglais James Cook qui en prit possession pour la couronne britannique (pas folle la guèpe), l'histoire récente de l'Australie remonte à peine à cent cinquante ans, lorsque le roi anglais Georges III décida d'y envoyer quelques-unes de ses fortes têtes, tout comme nous le fîmes à Cayenne. Les premiers pionniers suivirent venant d'Europe et d'Asie. Le peuplement avait commencé...

De cette première implantation, il ne reste rien ou presque. L'Australien ne s'encombrant pas, nous l'avons déjà vu, tous les vieux bâtiments ou presque ont été rasés pour permettre la création de villes nouvelles et fonctionnelles. Il reste cependant quelques traces de ce passé, mentionnées à grand renfort de panneaux qui vous renvoient vers une gare désaffectée, une vieille école, une "ancienne" station télégraphique ou un cimetière de pionniers. L'essentiel de ce passé se trouve résumé dans des plaques de bronze incrustées dans les trottoirs des villes portant l'inscription « ici se trouvait... ». Tout cela ne justifiant pas à lui seul un aussi long voyage, vous en conviendrez.

plaque de bonze tombe d'une pionnièreruines