De Arequipa à Potosi

08 août : Arequipa - Juliaca - Puno (3870 m)

Je me lève vers 6 h pour avoir le temps d'aller observer quelques oiseaux. C'est ainsi que je coche l'Ermite de Prêtre et le Colibri cora. Notre guide local nous fait ensuite découvrir Arequipa la blanche, ainsi nommée car les bâtiments sont souvent construits en sillar, un tuf de couleur blanche. Nous visitons l'église de la Compania et le couvent de Santa Catalina et c'est l'envol pour Juliaca, sur l'Altiplano. Nous changeons de guide pour nous rendre au site pré-inca de Sillustani. La marche d'approche nous permet vite de nous rendre compte que nous sommes en altitude. Nous ne sommes pas encore habitués au manque d'oxygène et certains d'entre nous commencent à ressentir les effets du soroche, c'est-à-dire du mal des montagnes : maux de tête et nausées. Au lac Umayo, je découvre le Vanneau des Andes, le Grèbe de Rolland, les Sarcelles cannelle et tachetée, le Caracara montagnard, l'Ouette des Andes, l'Ibis à face noire et l'Ibis de Ridgway. Tous ces oiseaux prouvent que nous sommes à présent dans un autre biotope. Nous poursuivons vers Puno où nous serons hébergés à l'hôtel Qelqatani. 09 août : Puno - Lac Titicaca - Copacabana (Bolivie) Tout comme les autres jours, il fait beau et le Lac Titicaca, entouré de montagnes qui ne semblent pas plus hautes que des collines, est merveilleux. Nous devons nous rendre sur les îles des Uros qui sont des villages flottants édifiés sur des monceaux de totoras (roseaux). Nous voyons d'assez nombreuses Érismatures des Andes, des Foulques ardoisées, quelques Sarcelles du puna et des Carouges galonnés. Les Uros font un peu de cinéma pour les touristes mais ils sont très accueillants et nous font admirer leur artisanat. Les tapis colorés sont somptueux, les pulls, tous en laine de jeune alpaga d'après les dires des îliens, sont plus beaux les uns que les autres et nous regrettons tous de ne pouvoir en acheter davantage faute de place dans les valises et faute de temps. Il nous faut poursuivre vers la Bolivie via Pomata, où nous visitons encore une autre belle église baroque métissée. Nous arrivons en soirée à l'hôtel Gloria Copacabana, dans la ville du même nom.

Caracara

10 août : Copacabana - l'Île du Soleil - La Paz

A part le fait que l'on paie à présent en Bolivianos et non plus en Soles, nous ne remarquons pas vraiment le changement de pays, même si les costumes des campesinos sont différents. Copacabana n'est pas très propre mais il paraît que c'est dû à la fête de la bénédiction des voitures. On ne ramasse pas souvent les ordures et comme tout le monde jette n'importe quoi n'importe où, cela altère la beauté de l'environnement. Heureusement, les arbres fleuris sont magnifiques et c'est sur l'un d'eux que je vois un Percefleur à gorge noire ainsi qu'un Phrygile du Pérou. Nous prenons le bateau pour nous rendre à l'Île du Soleil où nous visitons l'ancien palais de l'Inca. Au retour, après une visite rapide de la cathédrale de Copacabana abritant la Vierge noire de la Candelaria, nous prenons le bac pour traverser le détroit de Tiquina et poursuivons vers La Paz. Nous rendons visite à une célébrité locale, Paulino Esteban. C'est un spécialiste des constructions de bateaux en totoras et il peut s'enorgueillir d'avoir travaillé avec Thor Heyerdahl qui s'est rendu célèbre en naviguant sur son radeau, le Kon Tiki, pour prouver que des navigateurs audacieux auraient pu partir de l'Amérique du Sud pour coloniser les îles du Pacifique. Après un assez long voyage, nous arrivons à La Paz à la tombée de la nuit et nous sommes heureux de pouvoir nous reposer à l'hôtel Rey Palace, où on nous sert un Mate de Coca pour combattre les effets de l'altitude et nous souhaiter la bienvenue.

Lac titicaca

11 août : La Paz

C'est la capitale administrative la plus haute du monde. Nous l'avons découverte à la tombée de la nuit, en passant d'abord par El Alto où se trouvent les quartiers les plus pauvres, situés en bordure de l'Altiplano, à 4100 m d'altitude. Le reste de la ville est situé dans une cuvette et les quartiers les plus aisés sont situés à Calacoto, vers le bas de la ville, aux alentours de 3200 m. La cité est très animée et les gens se montrent pressants, soit pour nous vendre de menus objets, soit pour gagner quelque argent en cirant les chaussures, le tout se déroulant non loin d'une manifestation de mineurs, étroitement surveillés par des policiers en armes. Nous visitons l'Église San Francisco, la cathédrale, le musée national d'archéologie et pour soulager nos yeux fatigués de voir tant d'ors et de momies, nous nous rendons dans la Vallée de la Lune dont les roches érodées rappellent quelque peu Bryce Canyon, aux USA. Le soir, nous assistons à une peña. Ce spectacle de danses et de musique folklorique nous enchante tous et certains d'entre nous, dont moi, ont l'occasion d'y prendre une part active. Cela me permet d'apprécier à sa juste valeur la performance physique que cela représente à cette altitude.

Cathédrale de la PazLa pazVallée de la luneVallée de la luneVallée de la lune

12 août : La Paz - Sucre

J'ai passé une nuit horrible à me vider l'estomac car j'ai été victime d'une intoxication alimentaire. De mauvaises langues diront que c'est le résultat de ma participation à la peña. Je suis complètement épuisé et au lieu d'aller visiter le marché aux sorciers à La Paz, je dors dans le car en essayant de récupérer. Je dors aussi dans l'avion qui nous emmène à Sucre et je ne peux visiter ni le monastère franciscain de la Recoleta, ni le couvent San Felipe, ni le musée des textiles. J'en profite pour apprécier le confort de l'hôtel Real Audiencia.

Cantuta

13 août : Sucre - Potosi (4100 m)

Après une journée complète de sommeil et de diète, je me sens un peu mieux et je peux rejoindre le reste du groupe. Tout le monde souffre de la soif la nuit car l'air est extrêmement sec, ce qui provoque même des saignements de nez chez certains et le soroche se manifeste sous différentes formes chez les uns et les autres. Nous visitons l'église de San Francisco et la Casa de la Libertad. Á peine le temps de voir quelques belles demeures coloniales toutes blanches et nous reprenons la route qui traverse des paysages somptueux. Au hasard de quelques haltes, je vois des Martinets des Andes, des Vachers luisants, un Ada à ailes blanches et le moteur qui commence à chauffer avant notre pique-nique. Nos deux jeunes chauffeurs n'ont pas l'air de s'affoler, même si les démarrages en côte deviennent difficiles. La route étant tortueuse mais bien asphaltée, ils en profitent pour faire quelques pointes de vitesse qui finissent par déclencher des récriminations générales, ce qui a pour effet de les calmer pour quelques instants. Il nous faut à présent prendre une piste sur 13 km et faute de trouver l'endroit exact où elle commence, on traverse une voie de chemin de fer où le car reste bloqué un petit moment. Une fois dégagé de sa position fâcheuse, le véhicule tangue et roule, puis il faut le quitter une nouvelle fois car la piste est très étroite et s'éboule sur un côté, tout près d'un petit ruisseau. Nous finirons par arriver vivants au Sanctuaire de Manquiri, isolé au milieu des montagnes dans un cadre absolument grandiose. Dans le village même, j'ai la chance d'observer assez longuement un Saltator à bec orange. Dans la soirée, nous atteignons enfin l'Hostal Libertador de Potosi après avoir emprunté des routes à plus de 4000 m d'altitude.

pistemanquiri