16 août 2004
Nous prenons le train (un « vrai » cette fois ci !!) pour Sozopol via Bourgas….en première classe avec climatisation s’il vous plait ! Le voyage est long (5h) mais l’avantage du train par rapport aux bus est que l’on peut lire. Je lis d’ailleurs un bouquin qui parle de la beauté des premiers trains. Coïncidence. (Les châteaux de la colère – A. Barrico). Le train s’arrête tout le temps, pour laisser traverser des vaches ou ralentir aux gares… c’est très bucolique ! Le paysage est plat, sec et par endroit agricole. L’arrivée à Bourgas est signalée par d’immenses cheminées d’usines ou des zones pétrochimiques. Amoncellement incroyable de pipelines, de tuyaux, de tôles, d’eau souillée. On se demande vraiment si eux-mêmes savent ce qui est en état de marche ou pas. Un bon coup de peinture et de rangement/démolitions ne ferait pas de mal à ces installations infernales. Nous suivons maintenant des ENORMES pipelines. Impressionnant ! Arrivée à Bourgas. Foule de vacanciers qui contraste avec le peu de monde rencontré jusque là dans les villes que nous avons traversées. Bataille pour entrer dans le bus (très mal en point) pour Sozopol. Tous les Bulgares du coin et les touristes se ruent vers les plages du Sud.
Arrivée à Sozopol. Même désagréable impression d'être noyé au milieu d'une nuée de touristes en maillots de bains, déambulants dans les rues torses nus avec les enfants qui hurlent pour réclamer glaces et bonbons. Hordes de touristes qui ne pensent qu'à profiter de leurs semaines « tour-opérateurisées » en bouffant dans un des (innombrables) restaurants sans charme, bronzant et s'amoncelant sur les (rares) plages de sables, entourées par des magasins de souvenirs tous plus hideux les uns que les autres.
Autant dire que le premier contact avec la côte de la mer noire est rude après la sérénité des montagnes.
Nous logeons chez une vielle dame qui nous a trouvé à la descente du bus. Grande chambre. Salle à manger centrale. on a l'impression (voire la certitude ici !!) que les habitants désertent les meilleures pièces au cours de l'été pour louer un maximum de chambres aux touristes. Un couple d'allemands loge dans la chambre en face de la notre.
Ballade dans les ruelles de cette presqu'île conservée par le temps et épargnée par les touristes (qui préfèrent les buildings en bord de plage.). Maisons de bois avec des vieux qui regardent l'agitation qui règne dans les rues.
Gros vent.
La mer est houleuse, ce qui la rend magnifique. Enfin un moment de répit et la possibilité de se ressourcer en regardant ces vagues aller se briser sur les jetées en pierres. Des oiseaux planent autour de nous. Dur de ne pas tout prendre en photos !!
Traversée de la ville nouvelle, véritable paradis à touristes. De partout se montent des échoppes de souvenirs, de pizzas « à la part », de coques pour téléphones portables. Plus rien de vraiment authentique là dedans. Dégoût de constater que l'humanité se résume désormais à une espèce d'Homo Consommatus. La plage est une copie d'Ibiza. Musique techno dans tous les bars, sponsors assurés par Pepsi et Bacardi Freezer. Jeunesse qui danse en pleine après midi, déjà alcoolisée et qui donne une image de décadence insupportable. Et pourtant. Je me demande si n'aurais pas fait la même chose au même âge si j'avais été Bulgare. Tout ça ressemble tellement au rêve que vendent les télés et les pubs sur le « monde moderne ». Après des années d'oppression et de pauvreté, comme il doit être agréable de se sentir enfin appartenir a cette fameuse « société de consommation » ! Laissons-leur le temps de réaliser que ça ne rend pas plus heureux.
Ballade sur la plage au milieu des parasols abandonnés.
Repas « home made » à l'appart tellement les restaurants ne donnent pas envie ici.
Nous flânons dans les rues illuminées de la vieille ville. Ambiance électrique où parvient quand même à transpercer la magie du lieu. Bruit des vagues qui s'écrasent sur les rochers. Vent dans les cheveux. On est quand même bien à la mer ! Enfin !