Vers le Burkina sahélien, le dromadaire

Mosquées de Bani

Malgré l’absence de Djo, je garde le cap sur le nord-est du Burkina Faso, direction les mosquées de Bani, Kaya, Dori, puis Gorom Gorom, un road trip en stop avec les énormes camions de marchandises surchargés. Au milieu de paysages ahurissants, des crues d’un mètre de profondeur que les cametars traversent avec l’aisance des hippopotames.

A Bani, face à mes yeux, les vestiges de la folie d'un homme, les sept mosquées des montagnes. Un calme, une spiritualité, déments ! Et aussi pour la première fois de ma vie, j’approchai un dromadaire monté par un enfant touareg. Nos regards s'échangèrent un instant, nous étions hypnotisés par notre découverte l'un comme l'autre. Quel peuple fascinant, quelle fierté

Sept mosquées

Direction Dori

Je poursuivis vers Dori, une ville qui ne m'attirait guère. Sans tarder, grâce a l'aide de plusieurs Burkinabés, j’obtins une place gratuite « sur » un camion brousse. Deux conditions : l’attendre à la sortie de la ville et monter sur le toit, objectif brousse. Cinquante kilomètres de piste de terre blindée d’énormes trous, de passages en rivières etc. Une véritable expédition à la roots !

Direction Dori

Gorom, minuscule ville aux mille visages… Un patchwork d’ethnies réunies dans un même lieu et dans unegrande entente : les Mossis, les Peuls, les Bella, les Songails, les Touaregs, les Djoulaïs, les Bobo… Dans un même partage, des visages et des teints aux variétés infinies.

Un dromadaireTrajet sur le dos d'un dromadaire

Par un hasard inespéré, je tombe sur Amma, un grand ami d'Abas, le rasta de Ouaga. Pendant tout mon séjour, il fut un frère, me guida à travers le Sahel, m'ouvrit la porte de la maison familiale, me nourrit, me fit découvrir les premières dunes et les voyages à dromadaire. Je dois vous dire qu’un mois plus tôt, j’avais sérieusement pensé à acheter un âne et une charrette. J’ai été découragé à l’idée des rivières qui barrent les routes ! D’un coup, je considérai les choses sous un autre angle: et si j’arpentais l’Afrique de l’Ouest à dos de DROMADAIRE ?!! Vlan, je m'en achète un blanc, de sept ans, pars vivre plusieurs jours avec les bergers chameliers, et apprends quelques rudiments de la manipulation des dromadaires, en vue de notre équipée commune. Pour m'habituer à mon nouveau moyen de transport, je reste plusieurs jours dans le Sahel. Nous franchissons ensemble des lacs d'inondations à pied, nous connaissons des aventures épiques, et bien d'autres choses. Quand je sens qu’on est potes, je me dis qu’on est prêts pour tenter le Niger, et redescendre à Niamey avec des caravanes de Touaregs. Bon plan aussi pour contourner les postes frontière. Demain, on y va.