Mausolée Emam Khomeni, Behesh e Zahra, Shahr e Rey

Jeudi 17 juin 2004

I

l est 3h45 du matin et le taximan nous attend à la réception. Après une vingtaine de minutes via des rues désertes, nous arrivons à l'aéroport national. Les hommes et les femmes pénètrent dans l'aéroport par des portes séparées et un contrôle poussé (portique de sécurité et rayons X). Le matériel photo (filtres polarisants et UV ainsi que les chargeurs des batteries) intriguent quelque peu les agents de sécurité mais nous passons sans autres tracasseries.

Après l'enregistrement, nous passons un deuxième portique et rayons X (hommes et femmes de nouveau séparés).

La salle d'embarquement se remplit assez rapidement de toute une foule d'hommes d'affaires prenant vraisemblablement les premiers vols de la journée pour se rendre un peu partout en Iran. Notre vol vers Tabriz (Airbus) se passe sans trop de problèmes bien que Koko trouve que cela secoue quand même trop à son goût.

Après avoir récupéré nos bagages, Popol se prépare à devoir négocier ferme avec les taximans. Mais, il suffit de se présenter à l'aubette officielle des taxis et de payer 15.000 Ri pour nous faire déposer à l'hôtel.

azarbayjan hotel

la chambre   les toilettes   vue de la chambre

Par contre, le taximan rentre avec nous et exige, à notre avis, une commission alors nous avions réservé (mais jamais reçu de confirmation). Mais bon, la réceptionniste est une grande fille et fait finalement ce que bon lui semble. La chambre coûte 155.000 Ri sans le petit déjeuner payable uniquement en rials. Nous prenons la chambre 409, spacieuse, à l'arrière, lumineuse, avec air co, frigo, TV,. Les toilettes (à la turque) sont très propres.

lonely planet iran

Vers midi, nous sortons repérer les lieux dans Khomeni Street en vue de nous sustenter car la faim nous tenaille ! Nous repérons deux restaurants recommandés dans le LP.

Nous optons pour l'Ahmadpour disposant d'une carte en anglais. Petite surprise, le serveur nous apporte d'office une soupe, 2 zam zam (nos premiers - on est tout fou), 2 salades et du pain. Nous prenons 2 chelo kebabs à 30.000 Ri. Par contre, les prix ont doublé par rapport à ceux publiés au LP. La soupe au poulet est à 15 000, les kebabs (entre 20 000 et 35.000 Ri). Le potage est délicieux. Par contre les brochettes et la portion de riz sont anémiques.

Au retour, nous achetons encore 2 pains ronds (1 000 / pain), épais, moelleux et savoureux ainsi que 2 boites de thon (7 500 Ri ou 6.000 Ri selon la qualité).

Une chose surprenante à Tabriz : le nombre de policiers et de militaires que nous croisons. A chaque carrefour, ils sont au moins 2 ou 3 à essayer de faire respecter le code de la route aux intrépides conducteurs iraniens. Et à première vue, c'est une tâche ardue de faire appliquer un stop au feu rouge : d'ailleurs, ils passent leur temps à siffler. Ceux qui ont un petit carnet en main pour noter les plaques des contrevenants ont un peu plus de succès.

Ce qui est un peu moins agréable, c'est que tout le monde se retourne sur notre passage, à croire qu'ils n'ont jamais vu de touristes. Par moments, on se fait vraiment l'impression de descendre de la lune !

Contrairement à Téhéran, la circulation, bien que dense, n'est pas obsédante, les rues sont très propres et bordées d'arbres, ce qui fait une ombre bien agréable. Il y a des tas d'épiceries, boulangeries, pâtisseries, glaciers et petits restaurants. A croire que les gens à Téhéran ne se nourrissaient pas.

Nous siestons jusque 15h. Koko n'a qu'une envie, c'est de continuer à roupiller dans cette chambre bien calme et fraîche.

Arg e TabrizMais, nous n'avons pas fait 1 000 km pour dormir. Direction : Arg e Tabriz, le reste d'une ancienne citadelle. Elle est située à 200 m de l'hôtel et c'est un vaste chantier ! Non qu'elle soit en restauration (dont par ailleurs elle aurait grandement besoin au risque de s'écrouler sous peu), mais bien parce qu'à 20 m (pas plus), un énorme monstre d'acier est en train de sortir de terre. Ce dinosaure, une fois achevé, comprendra un hôpital, une galerie marchande (tiens donc), des terrains de tennis. Un ingénieur surveillant les travaux viens s'enquérir de notre présence (on a en effet du demander la permission de s'approcher de la citadelle à l'entrée du chantier) et nous explique que la citadelle date de 800 ans et que le mortier utilisé pour faire tenir les briques est un mélange de blanc d'ouf et de sable. Après avoir pris quelques clichés, juste pour dire que nous sommes passés par là, nous continuons notre route vers la Mosquée Bleue, la principale raison de notre présence à Tabriz.

arg e tabriz

Nous passons devant le Musée, difficilement loupable (panneau « Museum » placé sur le trottoir en face et 2 énormes moutons devant l'entrée). Entre la mosquée et le musée, un nouveau petit parc a été crée en 2002 à l'initiative d'éminents membres du gouvernement. De nombreux jeunes attendent le temps passer sur ces banc.

parc derriere la mosquée

Mais revenons à nos moutons, la Mosquée Bleue. Nous pénétrons dans l'enceinte de la mosquée entourée d'un centre artisanal (assiettes peintes, tableaux, fleurs séchées..).

En nous dirigeant vers l'entrée, située à l'arrière, nous sommes d'abord surpris car la coupole et les murs sont en brique nue et non en superbes faïences telles que le montaient les photos du Petit Futé. Certes, l'entrée est jolie (mais certainement pas « sublime » comme le souligne le LP). Cette entrée est par ailleurs fort abîmée et seuls quelques pans de faïences sont encore intacts.

D'ailleurs, nous doutons, dans un premier temps, d'être réellement devant la mosquée Bleue telle que décrite dans nos guides.
L'entrée coûte 20.000 Ri / p, soit 10 fois le prix local. Au guichet, il y a également moyen d'acheter des souvenirs (statuettes représentant des divinités entre 25 000 et 100.000 Ri ainsi que des cartes postales à 30.000 Ri les 12).

la mosquée bleue

A l'intérieur, des travaux de restauration sont en cours. De superbes fleurs ouvragées sont encore visibles et le nom d'Allah est (était) reproduit plus de 1000 fois sur les différents carrelages.

Les carrelages restaurés sont quelque peu différents des originaux. Ils sont mats et la couleur ne correspond pas à 100 % aux couleurs originales. Mais nous supposons qu'avec le temps, ces différences s'estomperont.

Nous sommes contents de l'avoir vu mais en même temps déçus car ce n'est pas la mosquée que nous nous attendions de voir et pour laquelle nous avons fait ce détour par le nord de l'Iran !

Nous rentrons à l'hôtel en passant par le bazar dont les briques ont été rejointoyées. Cela donne un look propre et neuf qui ne nous plait pas outre mesure. C'est à l'antichambre des bazars et souks que nous avons eu la chance de voir en Syrie ou en Egypte : des ruelles couvertes, moyen-âgeuses et des senteurs séculaires.à l'ambiance « sauvage ».

Ici, c'est propre, bien rangé, neuf, mesuré, sans exclamations. C'est l'Iran quoi !

 

tarte

Nos mollets ont du mal à oublier les multiples escaliers empruntés à Téhéran et nous nous reposons dans la chambre.

Petit douche dans la salle de bains, en faisant gaffe de ne pas glisser dans les toilettes à la turque et de ne pas tout éclabousser au passage (difficile de faire mieux en sachant que le pommeau est installé sans bac en dessous). Koko se lave enfin les cheveux.