Kandovan

Vendredi 18 juin 2004

R

éveil vers 7 h après une excellente nuit de sommeil. A voir la tête de Koko, nous sommes en déficit de repos. Petit déjeuner à la carte (les prix varient entre 2 000 et 3 500 pour par exemple du pain, de la confiture, des oufs brouillés, du thé.).

C'est sympa comme formule et nous nous sustentons d'oufs brouillés, de thé et de pain : gargantua dès le matin. Nous interrogeons ensuite la réceptionniste sur la fameuse photo publiée dans le Petit Futé mais elle ne semble pas savoir grand-chose, la brave fifille. De même, pour aller à Kandovan, elle nous renseigne des minibus partant de la gare routière, alors que le LP nous renseigne un lieu de départ proche de la place Fajr, dans Felastin str.

Et nous faisons bien de suivre notre bible puisque les minibus partent de Felastin str. pour aller à Kandovan (prononcez Chandovan) via Osku. Il suffit de dire la destination et on nous dirige vers le bon minibus. Le minibus pour Osku coûte 1 500 Ri / p. Nous traversons la banlieue de Tabriz où sont implantées de nombreuses PME (ferraille, garages,.) ainsi que de grosses usines. C'est la banlieue standard de toutes les villes du Moyen Orient : moche, sèche, sale, désertique et s'étirant sur de longs kilomètres.
Sur les collines avoisinantes, la rage immobilière a fait sortir de terre de multiples buildings à appartements et des villages champignons. C'est le cas de Sahid New Town, éloigné de tout, isolé sur sa colline mais au frais !

Nous passons devant quelques casernes ce qui expliquerait peut-être le grand nombre de soldats en goguette à Tabriz. Osku est situé à une quarantaine de kilomètres de Tabriz (fléché). C'est une petite ville de province, campagnarde, avec ses placettes, ses ruelles ombragées. C'est là qu'il faut prendre la correspondance à destination de Kandovan.
Pas de panique, presque tout le monde y va et des minibus attendent le client pour s'y rendre. On est vendredi, donc c'est certainement plus rapide et facile que les autres jours de la semaine.

Le trajet entre Osku et Kandovan prend une petit demi-heure à travers des paysages de collines verdoyantes, de pâturages et de champs. Ca grimpe puis ça descend au grand plaisir (?) de multiples cyclistes ou marcheurs qui font le trip à pieds. Néanmoins, à l'arrivée, ils n'ont pas l'air très frais (ni dans le côtes).

santé !L'entrée du village est payante (5.000 Ri ?) pour les voitures et les bus. Il y a également un petit barrage et des tas d'apiculteurs ont installé leurs ruches sur les berges.

C'est le trou de c .. de l'Iran, car il n'y a pas de route allant au-delà du village, que traverse une rivière. Des tas de familles sont déjà installées le long des berges avec moult équipement pour passer la journée au frais : tentes, bec et bonbonnes à gaz, tapis, couvertures, sacs à provisions, jouets pour les gosses, raquettes de badminton. C'est très paisible et cela nous rappelle la Vallée de l'Ourika visitée l'année dernière au Maroc.

Et des tas de maisons troglodytes, habitées et/ou transformées en étables et poulaillers s'accrochent à flanc de montagne. Les femmes du village, tout comme à Osku ne portent pas des chadors noirs mais bien des chadors colorés (bleu, beige) aux différents motifs (fleurs, géométriques).

petit rafraichissement

Nous parcourons les petits chemins entre les maisons, prenant quelques clichés des maisons. Les villageois circulent dans le village à dos d'âne, des poulets picorent devant les maisons, des chats déambulent (ils sont de très petite taille et certainement en meilleure forme que les chats de la ville).

Le ciel est couvert et de gros nuages masquent le soleil. C'est parfait car cela nous permet de visiter sans souffrir de la chaleur.

Trois petits ponts enjambent la rivière et nous montons voir sur la colline en face une grosse pierre ayant terminé sa course dans un champs après s'être détachée de la montagne il y a des lustres.

Le paysage est verdoyant, les champs sont couverts de végétation alpine et de gros trèfles. Nous avons vraiment du mal à nous imaginer être en Iran !

coquelicot

En revenant sur nos pas, nous prenons place dans un des multiples cafés installés au bord de la rivière, sur une table-banc recouverte d'un tapis, en sirotant un zam-zam orange (1.000 Ri / P). Noud nous demandons comment nous allons pouvoir rentrer à Tabriz. Les gens semblent être venus pour la journée. Et il n'y a effectivement que des minibus pour Tabriz vers 16h30 - 17h. Néanmoins, des navettes régulières démarrent pour Osku, les gens montant à bord tout au long du chemin. Le minibus fait son terminus à la gare des bus d'Osku (située à quelques 200 m de l'endroit d'où nous avions changé de bus le matin).
Nous revenons à Tabriz vers 13h, à l'un des croisements du rond point Fajr (1 500 Ri).

létendage   fleurs

Nous mangeons chez Tabriz Modern Restaurant, situé en sous-sol. La salle est immense et déserte. Mais le manager s'active et nous apporte une carte en anglais (chicken kebab , riz, soupe, pain et salade = 30.000 Ri).
C'est bon, copieux et propre. Nous sommes rassurés car beaucoup de familles ou couples viennent manger vers 14h.
Retour à la chambre, l'air-co semble en panne et nous ouvrons la porte du frigo pour rafraîchir l'atmosphère. Et dire que nous gelions hier.

Impressions sur l'Ahlmandapour et Modern Restaurant
Pour des prix relativement similaires, le Modern Restaurant remporte notre préférence haut la main. En effet, pour un chich kebab, sa soupe, ses légumes, son riz et son pain, les plats sont nettement plus généreux au Modern Restaurant. De plus, le personnel est souriant et aimable, contrairement à l'Ahlmandapour où les étrangers sembles être plus « tolérés » que bienvenus. Contrairement au commentaire du LP, l'ambiance musicale dans le Modern Restaurant n'est pas « assourdissante ». Bien au contraire : il y fait calme et nous n'entendons même pas la circulation, la salle étant située au sous-sol.

Qui veut gagner des milions, en Iran aussi. Ils participent en couple.
L'impression d'être coincés dans leurs contradictions, refusant l'occidentalisme mais copiant la majorité de choses (zamzam = fanta/coca).
Il est fort possible de boire du vrai coca-cola et du fanta, sprite etc.

Kandovan

Nous ressortons vers 18h, à la recherche de l'Eglise Sainte Marie mais la loupons. Ce vendredi vers 18-19h, la grille d'accès est fermée et seule sa coupole est visible de la route. Nous continuons vers la Mosquée du Vendredi (Motahari str). Elle est déserte et/ou en travaux.

Koko décide dans la foulée de visiter le Timcheh Amir (sans savoir ce que c'est). C'est une sorte de bazar ferme(on est vendredi) ou désaffecté (un vaste chantier routier est en cours). Koko a le malheur de demander le chemin à 2 femmes assises sur un banc mais toute la famille sort de leur maison et se met en tête de nous guider. Popol hésite entre étrangler Koko ou lui faire subir les pires supplices (comme bouffer une glace devant elle, non mais qu'est ce que vous imaginiez ?) .

Remis sur le droit chemin, quelques 100 m plus loin, nous traversons la rivière Qurichai, un pipi de chat odorant, pour voir ce qu'est le Saheb Ol Amr. C'est une mosquée, en brique crue, avec 2 minarets recouverts d'une toiture métallique, et des tas de pigeons s'y reposant. Rien d'extraordinaire mais les collines rougeoyantes dans le font sont très jolies. Au loin, nous apercevons le Mausolée des Poètes. Koko veut y aller, Popol n'en voit pas l'intérêt. Engueulade.
Nous terminons la ballade par le parc Fajr, le Bagh e Golestan, le jardin des roses. Le parc est envahi par la foule qui nous regarde passer comme si nous débarquions de la lune, de mars ou de jupiter (ou de l'occident ?). Il y a des tas d'attractions pour enfants (manèges, grand-roue, scooters, bateaux.) qui attirent petits en grands.

Kandovan

L'ambiance est bon enfant. Nous rigolons sous notre cape car Popol dit en passant devant les auto-scooters : c'est ici qu'ils apprennent à conduire !

Mais il ne faut pas imaginer des attraction dernier cri comme sur nos foires et parcs d'attraction. Non, non. Il s'agit d'antiques attractions qui datent de 20 ou 30 ans, fonctionnent dans un bruit strident et sans aucune notion de sécurité. Un gosse tombe sur la piste, il se fait hacher menu-menu.
Nous buvons un zam zam à l'un des extrémités du parc, devant une statue représentant des chevaux tirant une charrette remplie de personnes et derrière laquelle court un dernier personnage. Les Tabrizis semblent vénérer ce monument car ils passent devant toutes ces statues en les frôlant et en les embrassant.

Après un dernier tour dans le parc, nous prenons encore des photos de l'énorme panneau situé devant le par cet qui représente un Khomeni en noir et blanc assez menaçant.

 

 

timbre khomeini     timbre khomeini