Petralia

Lundi 22 mai

Cathédrale de MontréaleCamping Nausicaa à Castellamre di Golfo.
On vient de dire au revoir à Manfred qui a eu l'air consterné de nous voir partir. On doit rejoindre Montréale, à grand renfort d'indécisions, d'erreurs de parcours et d'interrogations réitérées d'itinéraires Nous entrons dans la ville et cherchons la zone monumentale qui jouxte la cathédrale. Nous la trouvons en suivant un enterrement pas à pas . Le parking est atteint par une route étroite et sinueuse, il nous permet d'éviter la circulation anarchique qui règne dans cette vieille cité trop touristique. Ensuite la marche à pieds pour rejoindre les sites est tout aussi problématique : les voitures rasent les trottoirs, larges de quelques centimètres à peine. Il faut marcher en se plaquant de biais contre les murs des maisons, en prenant garde aux rétroviseurs qui ne pardonnent pas.

Cathédrale de MontréaleMais la visite de la somptueuse cathédrale est notre récompense. Elle fut édifiée sous le règne de Guillaume II roi Normand vers l'an de grâce 1172. L'entrée est un éblouissement. Murs, plafonds et piliers sont tapissés des plus belles mosaïques que l'on puisse imaginer, sur fond or. Bible extraordinaire, mais aussi histoire de l'humanité sont contées sur les murs, grâce à des millions de petits carrés de toutes couleurs sur 6000 mètres carrés de surface. Tout au bout de l'abside centrale, au dessus de l'autel, le Christ en majesté bénit l'humanité. Il est impressionnant par l'expression de son regard et par les dimensions de son visage qui mesure 3 mètres tandis que son envergure d'un bras à l'autre mesure 12 mètres. Une longue visite est nécessaire, plusieurs heures sans doute, tant que l'attention ne faiblit pas.

Le cloître est fermé pour restauration, c'est bien notre malchance. Regrets de ne pouvoir visiter cette merveilleuse ouvre d'art. Alors en contournant la basilique, on découvre l'extérieur de l'abside, toute décorée d'arc brisés, incrustés de pierre de lave et de calcaire, un vrai bijou qui évoque un vieil ivoire patiné.

Les ruelles avoisinantes ont mis du linge aux fenêtres, mais aussi des fleurs, c'est un vrai régal de circuler ici dans ces petits espaces où les voitures ne peuvent se glisser.hélas ! ce sont les scooters et motos qui passent en trombe.aucun espoir de paix pour les pauvres piétons ! ...

Jetons un dernier regard à la perspective de la place où se sont groupés tous les marchands de souvenirs . Il n'y a plus de charrettes décorées tirées par des ânes enrubannés, le folklore sicilien se perd peu à peu, mais il résiste encore sur les cartes postales, c'est à peu près tout.

Nous venons de terminer notre visite à Montréale , nous reprenons le véhicule et passons le petit chemin en priant d'être seuls jusqu'au bout, car tout croisement est impossible. La route normale est là.victoire ! On décide tout de go que Palerme.hé bien ! on va faire l'impasse sur cette ville et la contourner vers d'autres villes . Jean crée un nouvel itinéraire au départ de Campofelice un peu avent Cefalu.

Bref ! c'est une petite route sinueuse, qui grimpe dans la montagne, jusque vers 1600 mètres d'altitude. C'est rustique, reposant ,frais et joli comme tout. C'est le massif des Madonie On va ainsi profiter de ce répit provisoire, sans doute, si j'en crois le programme tracé. Mais il est possible de donner des coups de canif au programme tracé et de n'écouter que la fantaisie du moment.c'est d'ailleurs ce que l'on fait maintenant.

Traversons donc le Massif des Madonie devenu Parc Naturel et à ce titre protégé. Les vieux villages que l'on traverse ont conservé de vieilles églises dans lesquelles sommeillent des ouvres d'art que l'on est surpris de trouver ici, dans ces monts reculés. Des châteaux médiévaux démantelés et parfois des arbres à palabres réunissant tous les inactifs qui veulent parler ou bien regarder le temps passer.

On adopte pour la nuit un parking de ski juste après Piano Battaglia, à l'endroit où la route est la plus haute. Aux alentours de 2000 mètres je crois. Un troupeau de moutons rentre à la bergerie et seules les sonnailles troublent le silence. Face à nous l'hôtel de la Griffone propose en Français dans le texte, des crèmes caramel et des crêpes, mais il est fermé et ne doit fonctionner qu'à l'époque des sports d'hiver, ou pendant les vacances d'été. Calme et silence, on ne peut que bien dormir, malgré l'altitude, que l'on a bien tolérée.

Mardi 23 mai

Piano Battaglia, Face à l'hôtel la Grffone, situé au pied d'une montagne de pierre grise. Son toit tout neuf est tout parsemé de ces pierres sans doute pour fixer les tuiles canal et les protéger du vent et de la neige.

Château Normand à Gérasi SiculoDans ce Parc Régional des Madonie, il y a plein de sentiers que les marcheurs empruntent et de villages escarpés où le temps s'est arrêté. Plus un seul touriste ici, on les a laissés dans la poussière des villes et le bruit des klaxons. Seuls le chant des oiseaux et les sonnailles des moutons meublent le silence que l'on écoute religieusement. Les arbres énormes qui peuplent les bois sont des hêtres, qui produisent la manne, sorte de sève utilisée encore de n os jours en pharmacologie. On va continuer le parcours par Port Mandarini, Petralia Sottana et redescendre par Castelbuono jusqu'à Cefalu ou l'on va retrouver la masse. Mais à Pétralia s'arrêtent nos projets de visite, tant la ville pourtant située au bout du monde est envahie par les autocars et voitures en tous sens. Les rue sont étroites, sans signalisation de sorte qu'on a toutes les peines du monde à les quitter alors qu'on est dans uns impasse. Nous devons ainsi renoncer à plein de projets de visite. Juste quelques photos d'un château Normand à Gérasi Siculo, puis on fait un arrêt repas dans un sentier forestier. ON n'a plus de pain, presque plus d'appétit, ni d'entrain et la ville de Cestelbuon on à traverser impérativement me serre les côtes. Sachant à quoi on s'expose, on traîne pour retarder l'échéance.

L'autoroute vers Cefalu faite par bribes, se confond avec la S 113 et longe la mer tout le long. Finalement c'est presque sans encombre que l'on arrive. Nous prenons le parking du port car tous les autres nous sont interdits, question de gabarit évidemment. Nous partons à pieds, chercher la place du dôme voir l'église que fit construire Roger II, en 1130. On ne recollait pas la ville, alors il n'y a rien d'autre à faire que de suivre un groupe que l'on laisse en chemin au rayon de la poterie. On continue à travers les cartes postales qui encombrent les min i trottoirs, les sacs siciliens, les soleils jaunes et les plats à fleurs. Puis, tout à coup.la voilà la belle, toute dorée sous le soleil Photo, film, station à la terrasse d'un café sous un parasol, les yeux rivés sur la façade Normande qui possède des similitudes avec Montréale ainsi que des ressemblances islamiques. L'intérieur est sobre, dominé par la figure impressionnante du Christ en Majesté dont la main droite bénit le monde à la manière Grecque. Il fut réalisé en mosaïque sur fond doré et servit de modèle à celui de Montréale.

PétraliaRetour chez nous, sous le linge qui flotte au vent, comme des oriflammes, en slalomant entre les motos, les scooters, les autos roulant en dépit de la moindre prudence et celles stationnés contre les murs des maisons, volant l'espace réservé aux pauvres piétons. Si l'on ajoute les enfants, les groupes, les chiens on se demande bien comment on fait par quel miracle on peut tous contenir .

Au parking du port, c'est un autre souci.la police nous invite à quitter les lieux, car le stationnement est interdit ici. Nous décernons un gros zéro pointé à l'internaute qui nous avait conseillé cette solution. Salut Cefalu, nous te gardons une grosse rancune.

Et maintenant qu'allons nous faire en cette fin de journée ? Nous sommes terriblement fatigués et le moral flotte dans les bas-fonds. La route que l'on prend est celle de Messine, d'où nous bifurquerons vers Milazzo et les îles Eoliennes, car on n'a pas encore renoncé à ce projet. C'est toujours la 113 qui longe la mer. Nous rallions le camping Scorpio à Pollina . Quel monde ici grand Dieu ! Il y a dix camions d'Allemands énormes rangés dans ce camping gigantesque. Une place est restée libre, car elle est petite, c'est donc nous qui l'occuperons, l'espace d'une nuit. Au bas de la falaise, la mer est là, presque inaccessible, avec ses rochers moussus qui sentent la marée .humaine. Il fait chaud, l'odeur est terrible, les moustiques vont être voraces.

Le patron du camping parle français, presque sans accent. Il aurait vécu en France et travaillé dans l'hôtellerie. Du coup nous bénéficions d'un sconto de 2 euros.