De la Montagne Sacrée à Mankhan

Vendredi 25 juillet : De la Montagne Sacrée à la proximité de Tögrög

Petit déjeuner en compagnie du guide/gardien et de sa femme : ils vont partir au boulot ! Mais avant, ils vont donner à Marie et à Régine, deux petites souris en feutre, faites maison et nous font cadeau d'une conserve à prendre dans le garde manger. Le garde manger c'est le puits de la ger dans lequel nous allons puiser de l'eau fraîche et récupérer la conserve ! Encore une journée où nous n'allons rencontrer personne ! Sauf des marmottes qui ne doivent leur vie sauve qu'à notre intervention car nos trois hôtes étaient partis à leur poursuite munis d'une pelle ! Paraît que la chair de marmotte est délicieuse, en tous cas, les Mongols en raffolent !

On croise aussi des poteaux électriques en bois montés sur des échasses en béton armé (elles sont fichées en terre et supportent le gel mieux que le bois). La piste est difficile mais les paysages sont très beaux et variés. Nous arrivons dans une petite ville où nous faisons quelques achats (en particulier de la bière en bouteille plastique.) et nous recherchons un emplacement pour camper. Mais il y a beaucoup beaucoup de vent et nos tentes ne sont pas en état de le supporter ! Alors nous décidons de demander asile à des nomades : ils nous cèdent leur ger, moyennant finance, et la petite famille (10 enfants tout de même !) va dormir dans la ger d'à côté, celle qui sert de resserre.

TögrögYourte proche de TögrögA proximité de Tögrög

Samedi 26 juillet : De Tögrög au lac Tsetseg

Au départ, la piste est tout à fait correcte mais cela ne saurait durer. On voit souvent sur les bas côtés de la piste des squelettes entiers ou plus souvent des têtes d'animaux blanchies ou même des animaux auxquels il reste quelques lambeaux de peaux que les charognards finiront bien par déguster. Puis curieusement, un panneau de circulation qui nous indique avec beaucoup d'humour, qu'il ne faut pas dépasser les 50 km à l'heure. Comme toujours, le paysage est superbe et nous avons vue sur les neiges éternelles du Sutai.

Nous arrivons tôt au lac Tsetseg, ce qui va nous donner le temps de laver un peu de linge et de nous laver nous mêmes. Régine va équiper notre van d'une ficelle partant du rétroviseur à une porte et pourra ainsi faire sécher notre linge. Par contre, c'est fou ce qu'il y a comme moustiques et qui piquent en plus, alors que le soleil est loin d'être couché : en fait les moustiques s'adaptent comme ils le peuvent, car dés que le soleil disparaît à l'horizon, le vent se lève et il est suffisamment fort pour empêcher tout vol de moustiques ! Bref, des moustiques quand il n'y a pas de vent et quelle que soit l'heure de la journée !le lac. Nous montons nos tentes dans un creux de terrain, dans les dunes, mais il y a quand même pas mal de vent !

Lac TsetsegDesertNeige Eternelle Sutai

Dimanche 27 juillet : Du lac Tsetseg à Manhkan

La nuit a été assez mouvementée à cause du vent. En piste donc, et nous nous arrêtons pour prendre des photos d'une traite de chèvres et de petits yacks. A l'arrivée à Manhkan, en fin de matinée, nous cherchons le domicile de la cousine de Bagui : elle veut lui faire la surprise de notre arrivée ! Curieusement, la rencontre est dénuée de toute chaleur, elle se fait dans une sorte de mutuelle indifférence ! En fait, je crois que les Mongols sont très pudiques et limitent au maximum les effusions. Nous sommes reçus les bras ouverts (bonbons et gâteaux à profusion !) dans la pièce principale de la maisonnette (deux pièces et une cuisine), la cousine est enceinte jusqu'au yeux, le mari est là : il vient juste de terminer ses études et recherche du travail dans l'informatique. Dans la cour, un petit tas de bouses de vache bien sèches qui sert de combustible et des toilettes à pan de bois. Nous partons en van pour voir des gravures rupestres (Tsenkheriin Agui) : c'est très décevant parce qu'en fait nous ne verrons rien qui puisse y ressembler et ce, dans une grotte remplie de crottes de chauve souris.

MankhanChèvres Mankhan

Yourte MankhanChèvres Mankhan

Retour à la maison, où notre hôte entame une partie acharnée d'osselets (le jeu s'appelle shagai : on n'y joue pas du tout comme en France) avec des petits voisins et aussi avec Marie et Régine qui, il faut bien le dire, se sont dévouées ! Chaque osselet représente sur chacune de ses quatre faces, un chameau, un cheval, une chèvre, un mouton. Cela peut durer des heures et chacun prend visiblement un grand plaisir à ce jeu ! Pendant ce temps là, Jean et moi prenons des photos ! Bagui nous prépare un plat de buuz (c'est bien bon : c'est de la même famille que les raviolis chinois).

Balade en ville avant le dîner : là on prend conscience des ravages de l'alcool : beaucoup d'hommes complètement ivres qui ronflent à même le sol. Attirés par le bruit, nous pénétrons dans une salle de billard où des jeunes visiblement bien éméchés nous invitent à participer. Finalement, nous dormirons dans la pièce principale de la maisonnette, c'est plus confortable que sous la tente ! Attention : l'heure de Mankhan est l'heure d'Ulaanbaatar moins une heure : nous avons franchi un fuseau horaire !

MankhanMankhan Statue

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