Balade à Moscou

Dimanche 12 juin : Moscou

Le matin, nous quittons définitivement l’appartement de Daria et d’Ilia pour gagner celui d’un autre Ilia habitant près de la station Komsomolskaya (nord-est de Moscou). Après un tour de quartier, nous finissons par trouver l’entrée de son immeuble à l’arrière de la rue principale. Alors que j’appelle l’ascenseur, un jeune homme et une jeune fille se joignent à moi. Le garçon me demande si je suis « Mathilde ». J’acquiesce immédiatement. Il se présente : « Ilia ». Rassurée de l’avoir trouvé, mon visage rayonne. Mais à ma grande surprise, ma joie ne semble pas contagieuse : ils restent très sérieux. L’ascenseur étant défectueux, pour atteindre le cinquième étage, nous montons en ascenseur jusqu’au sixième et redescendons à pied un étage. Après avoir franchi plusieurs portes fermées à double tour, nous entrons dans l’appartement.

Le canapé marron !Ilia nous montre notre chambre. Au centre de la pièce se trouve un canapé marron. Sur l'étagère à côté du canapé sont posées quelques icônes et des photos d'Ilia à Paris. Au mur est suspendu un tableau représentant le Christ orné d'une auréole. Ce même tableau se trouve également dans la cuisine.

A l'heure du déjeuner, Ilia et Sacha (diminutif d'Alexandra) nous convient à déjeuner avec eux. Au début du repas, ils nous demandent de nous lever pour la prière. Nous nous signons (le signe de croix orthodoxe est de droite à gauche) et les écoutons réciter la prière tout en regardant le tableau du Christ suspendu à un mur de la cuisine. Ilia

Pour le repas, nous dégustons du lavash (des galettes de pain), de la charcuterie, du fromage et buvons un thé tout en discutant en russo-franco-anglais. Ilia qui est membre fondateur d'Oeuvre Commune (association proposant des activités aux jeunes orthodoxes) nous raconte qu'il est venu plusieurs années de suite en France pour des pèlerinages. Il déplie la carte de France et nous énumère les différentes villes qu'il a visitées. Cette année, c'est lui qui est en charge de l'organisation du prochain pèlerinage prévu au mois d'août sur la Côte Atlantique. Il se réjouit à l'avance de retourner en France. Alors qu'Ilia s'absente pour répondre au téléphone, nous nous retrouvons avec Sacha restée jusqu'ici silencieuse. Elle nous explique en français qu'elle est étudiante en chirurgie dentaire. Elle est timide, mais sympathique. A ce moment-là, Sébastien et moi supposons que Sacha est la petite amie d'Ilia. Nous découvrirons quelques jours plus tard que nous nous trompons : elle n'est pas son amie, mais une amie !

Statue d'un soldat et son chienCe jour-là, je tombe sous le charme du métro moscovite : c'est un véritable musée ! Avec ses statues à la gloire de l'homme soviétique (ci-contre soldat et son chien), la station Place de la Révolution est une belle illustration de l'art soviétique.

Dans une autre station, des mosaïques illustrent des sujets variés comme par exemple une scène de patinage entre deux jeunes gens.Scène de patinage

Le thème le plus récurrent dans le métro est sans aucun doute celui du communisme : les étoiles soviétiques et les portraits de Lénine ne manquent pas !

Le communismeLe communismeAutres merveilles du métroAutres merveilles du métro

Dans les couloirs du métro se trouvent également de minuscules boutiques où sont vendus boissons, cigarettes et DVD. De nombreux produits étant des contrefaçons, il est interdit de prendre des photos. J'ai tenté et, en moins de 10 secondes, un policier est accouru vers moi pour me faire la morale. Siège de IoukosBoutique dans le métro

Sur notre chemin, nous découvrons le siège de Ioukos, puissant groupe pétrolier russe fondé par le milliardaire Mikhaïl Khodorkovski. C'est un grand bâtiment de style moderne surveillé par des vigiles armés de kalachnikovs.

Plus loin s'offre à nous l'imposant bâtiment rose-saumon de l'ex-KGB (actuel FSB), service de contre-espionnage qui a laissé l'empreinte la plus profonde dans l'histoire mondiale du renseignement.

Ex-KGB

Au hasard des rues, nous photographions plusieurs noms de grandes marques :Louis Vuitton en russeHermès en russeLalique en russeChristofle

En continuant notre promenade, nous nous trouvons mêlés à la fête nationale commémorant l'adoption Fête nationalede la déclaration de la souveraineté le 12 juin 1990. Partout sont hissés des drapeaux nationaux et les miliciens russes sont nombreux. Au départ d'une course pédestre organisée pour l'occasion, nous sommes étonnés de voir sur la ligne de départ aussiDépart d'une course bien des très jeunes que des très vieux coureurs.

Le soir, nous dînons avec Charles, Larissa et Gabriel au Iolki Palki, une chaîne de restauration russe présente dans toute la ville et proposant des prix intéressants. Nous choisissons la formule « buffet à volonté » qui nous permet de nous servir copieusement. La petite amie de Charles, Adine, qui arrive directement de France, nous rejoint. Le hasard veut que son prénom signifie « un » en Russe. Ce terme étant régulièrement employé dans la vie courante, elle s'est retournée plus d'une fois. Stéphanie, une jeune suisse baroudeuse, est également présente : elle a étudié toute l'année à Saint-Petersbourg et a rencontré par hasard quelques mois plus tôt Sébastien et ses amis français.

Le KremlinAprès le repas, nous parcourons à pied Moscou « by night ». En chemin vers la Place Rouge, deux Russes légèrement imbibés nous interpellent. Ils nous demandent d'où nous venons et comprennent que nous sommes originaires de France et plus précisément d'Alsace/Lorraine. L'un d'eux nous explique qu'il a une grand-mère en Alsace. L'autre, remarquant sur les épaules de Sébastien l'écharpe du CSKA (l'équipe principale de football de Moscou), nous propose un pacte : il nous cède une écharpe d'un club de football russe contre une écharpe d'un club de football français. Pour pouvoir procéder à l'échange, il nous demande nos adresses.

Nous sommes ensuite rejoints sur le pont en face du Kremlin par un groupe de jeunes Russes. Plusieurs ont passé du temps en France et parlent très bien français. Aujourd'hui, ils sont prêts à tout quitter pour aller travailler en France. Nous sommes très impressionnés.

auto-stopNous terminons notre soirée au sous-sol du Kult, discothèque de Moscou. Rapidement, nous nous Folle ambiance au Kultlaissons entraîner par la musique hip hop. Nous dansons tellement tard dans la soirée ou plutôt tellement tôt dans la matinée qu'à notre sortie (à six heures du matin), il fait grand jour !

Le métro ne fonctionnant pas encore à cette heure, nous n'avons plus qu'une solution : faire appel à un taxi sauvage. Je m'en charge. Le principe est simple : je tends mon bras vers le bas, un véhicule s'arrête et je lui propose mon prix, soit 3 E pour qu'il nous conduise à la stationKomsomolskaya. Après d'âpres négociations, le chauffeur accepte mon prix.

Une voiture s'arrêteSébastien et moi prenons place à bord. Le pare-brise est complètement étoilé et le conducteur roule à toute vitesse. C'est très rassurant…

Auteurs : Mathilde Wagner et Sébastien Risse