Lundi 13 juin : Moscou
Nouvelle journée touristique. Au programme : l'Arbat, rue piétonne la plus populaire de Moscou.
A la sortie de métro Arbatskaya, une vieille dame mendie. Ignorée par une foule pressée, son regard se perd dans le vide. Cette femme âgée en détresse qui pourrait être ma grand-mère ne me laisse pas indifférente.
Plus loin, une Lamborghini porte l'inscription « Gucci » sur sa plaque d'immatriculation, nouvelle preuve de la fortune de certains Russes.
Enfin, nous parvenons à l'Arbat ! Ici, des artistes exposent leurs tableaux et dressent le portrait ou la caricature des touristes.
Sur l'Arbat, des vendeurs accostent également les touristes pour leur vendre à prix d'or des souvenirs. Plusieurs nous proposent leurs matriochkas ou leurs chapkas, mais nous ne nous laissons pas amadouer par leurs beaux discours. Dans les vitrines, les prix sontexorbitants. Certes, les matriochkas sont énormes et se divisent en une dizaine, voire une vingtaine de pièces, mais il est évident que le prix est gonflé pour les étrangers.
Au milieu de la rue, nous nous installons à la terrasse d'un café à côté de touristes allemands et nous laissons tenter par un chocolat chaud. Mais pas n'importe lequel : il est onctueux et uniquement à base de chocolat fondu. Je m'en lèche encore les babines !
Nous nous rendons ensuite au Grand Cirque de Moscou situé au sud-est de laville (station Universitet). N'étant pas une fervente de cirque, j'avoue que je suis un peu sceptique en attendant le spectacle.
Mais vite, je me laisse séduire par les gymnastes qui font des pirouettes au sol, les acrobates qui s'élancent dans les airs avec allégresse sur les chansons d'Edith Piaf (La foule, L'homme à la moto.), les ours qui font de la trottinette et de la moto et enfin les chats qui font tourner des flambeaux entre leurs pattes. Les deux clownsqui pratiquent le comique de gestes ne me laissent pas non plus indifférente.
A l'entracte, ce sont les remarquables tenues des jeunes spectatrices qui attirent mon attention. Elles ont revêtu leurs habits du dimanche : des robes de princesses, des chemisiers à col fleuri, des chaussures vernies et des rubans dans leurs cheveux. Elles sont vraiment très coquettes !
Sur un marché près du cirque, nous sommes confrontés aux spécialités locales : poisson séché, graines d'oiseaux, gâteaux secs, borsch en sachet. Nous optons pour un kvas, bière peu alcoolisée à base de seigle et d'épices.
Nous nous dirigeons ensuite à pied vers le Mont des Moineaux, point culminant (195 mètres) de Moscou. Là, nous découvrons le MGU, prestigieuse université de Moscou qui fête son 250ème anniversaire comme nous pouvons le lire sur l'entrée principale.
Nous nous sentons minuscules à côté de cette construction imposante du stalinisme. Après bien des difficultés, je réussis à trouver suffisamment de recul pour photographier l'intégralité du bâtiment.
Le soir, nous nous rendons dans un bar très fréquenté par les touristes. Sur la base de l'happy hour, il accorde à sa clientèle des boissons supplémentaires en début de >soirée. De 18 à 20 heures, quatre boissons pour le prix d'une, de 20 à21 heures trois et enfin de 21 à 22 heures deux. Formule qui pousse à l'ébriété ! Et à chaque changement d'heure, un nain célèbre en Russie frappe dans un gong.
Nous commandons un premier cocktail avant 20 heures. Puis, nous en commandons un autre, mais la serveuse ne veut pas nous remettre tous nos cocktails. Elle insinue que nous les avons commandés après le changement d'heure. C'est vraiment de la mauvaise foi. Gabriel et Larissa vont essayer de négocier pendant plus d'une heure. Mais en vain. Dans la soirée, nous dansons et surtout nous observons autour de nous un spectacle attristant. Disséminées dans la salle, des prostitués essayent d'attirer des clients. Un garçon de notre groupe nous montre l'une d'elles (une jeune fille avec laquelle il a déjà discuté) et nous explique qu'elle est encore étudiante et qu'elle exerce ce métier pour payer ces études. Je la regarde : elle est habillée comme une étudiante (jeans et débardeur) et elle semble avoir mon âge. J'éprouve de la pitié à son égard et me trouve chanceuse de ne pas mener sa vie.
Auteurs : Mathilde Wagner et Sébastien Risse