Mardi 14 juin : Moscou
Le matin, visite de la Cathédrale du Christ Sauveur. Construite en 1837 en l'honneur de la victoire sur Napoléon, elle s'est rapidement imposée comme le centre de la foi orthodoxe en Russie. Mais en 1931, Staline la fit dynamiter espèrant la remplacer par une tour surmontée de la statue de Lénine ! Toutefois, son projet est compromis par la seconde guerre mondiale et le terrain marécageux. Dans les années 90, Yuri Luzhov, Maire de Moscou, l'a rebâtie grâce à des financements privés. Aujourd'hui, elle est de nouveau un lieu de culte important.
A l'intérieur de la cathédrale, les fresques aux teintes bleu et rose pâle ont été reproduites à l'identique de celles détruites en 1931. Sous la coupole de la cathédrale, un sanctuaire est dédié à la Nativité du Christ.
Au sous-sol une icône particulièrement kitsch représente la Vierge et l'enfant Jésusdans un décor de perles et de pétales roses et blanches.
A midi, nous nous rendons au restaurant Mama Nina spécialisé en cuisine géorgienne. Heureusement que nous bénéficions des explications du Guide du Routard pour trouver l'entrée située au fond d'une cour dans une grotte artificielle. La clientèle ne se compose d'ailleurs que de touristes français reconnaissables à leur guide posé sur leur table !
A l'intérieur, l'atmosphère est rendue chaleureuse par la petite taille de la pièce et par le mobilier tout en bois. En apéritif, nous goûtons une bière géorgienne et le Ketshapuri, un pain fourré au fromage et arômatiséd'épices. En plat principal, nous prenons des brochettes d'esturgeon, spécialitéde la maison. Et en dessert, nous nous laissons tenter par un véritable yaourt bulgare au miel.
L'après-midi, nous visitons la Galerie Tretiakov. Pavel Tretiakov, riche marchand et fabricant de textile, acheta des ouvres d'artistes russes à partir de 1856 et peu à peu sa collection prit de l'importance.
En 1892, il fit don de toute sa collection à la ville de Moscou et dirigea la galerie pendant les 6 premières années. C'est aujourd'hui l'une des plus belles collections du pays couvrant un millénaire d'art russe depuis les icônes jusqu'à l'art du XXème siècle. L'étonnante façade de la galerie réalisée d'après les dessins de l'artiste Victor Vasnetsou est ornée en son centre d'un bas relief représentant Saint Georges terrassant le dragon.
Le soir, nous mangeons au Moumou, une chaîne de restauration russe proposant un excellent rapport qualité/prix. Toute la vaisselle est déclinée sur le thème de la vache. Nous prenons des pelmenis (raviolis à la viande, aux champigons et aux pommes de terre), du Borsch et une bière puisqu'en Russie elle coûte moins chère que l'eau minérale !
Mercredi 15 juin : Moscou
Le matin, nous visitons le Monastère de Novodiévitchi. Fondé en 1524 par Vassily III, grand Prince de Moscou, il servit de prison aux jeunes filles nobles en rebellion. De nombreuses femmes de l'aristrocratie comme Sophie, la sour de Pierre Le Grand, et Evdokia, sa première épouse, ont passé leur vie entre ses murs.
Dans la Tour en brique rouge de la Princesse Sophie, nous avons la chance, avec un groupe de touristes français, d'entendre un chour d'hommes ! Leurs voix sont très belles et très profondes.
Dans la Cathédrale de la Vierge de Smolensk, l'iconostase se compose des cinq rangéesd'icônes classiques : en haut les patriarches, en-dessous les prophètes, puis les apôtres, ensuite 12 grands moments de la vie du Christ et de la Vierge et enfin des icônes traditionnelles.
Nous déjeunons à proximité du Monastère à la terrasse d'un restaurant. Par goût du risque, nous choisissons deux desserts au hasard sur la carte écrite en russe. Le serveur tente de nous expliquer ce dont il s'agit, mais nous ne parvenons pas à le comprendre. La commande passée, le serveur disparaît et, revenant avec plusieurs parts de gâteaux sur un plateau, il nous demande d'en choisir une. Il repart ensuite et réapparait quelques minutes plus tard avec une boîte en plastique et.notre part de gâteau dedans ! A ce moment là, nous réalisons qu'un des deux desserts russes que nous n'avions pas compris était tout simplement l'équivalent phonétique de l'expression anglaise « lunch box » !
Requinqués, nous nous rendons au Cimetière de Novodiévitchi. Nous découvrons les tombes de Khroutchev, de Prokofiev,compositeur de Pierre et le Loup, de Tupolev, concepteur d'avions et enfin ducélèbre Clown Nikouline.
Après le cimetière, place au romantisme, nous faisons le tour du lac avoisinant qui a inspiré à Tchaïkovski le Lac des Cygnes.
Le soir, nous sommes invités à dîner par Ilia et Anna. Après un premier quiproquo sur la personne d'Ilia (nous pensions qu'il s'agissait du Ilia de notre premier logement car Anna nous avait appelés alors que nous étions chez lui pour nous demander de ranger le poulet dans le frigidaire) et un second quiproquo sur le lieu de rencontre (nous nous sommes rendus au Tombeau de Lénine sur la Place Rouge alors qu'il s'agissait de la Statue de Lénine juste à côté de l'appartement du deuxième Ilia), nous les retrouvons enfin vers dix heures du soir avec deux heures de retard ! Ilia et Anna ne sont pas seuls : il sont accompagnés d'une dizaine d'amis d'Oeuvre Commune. Nous nous installons sans tarder à leur table et faisons la connaissance de nos voisins. A notre gauche se trouve Maria. Elle vient de terminer ses études et fait maintenant de la recherche sur l'histoire orthodoxe franco-russe du XIXème siècle. Elle rêve de venir étudier à Lyon. Son dossier n'ayant pas été retenu pour cette année, elle retentera sa chance l'année prochaine.
Lorsque Sébastien lui évoque l'hypothèse de se marier avec un Français pour se rapprocher le plus possible de la France, elle lui donne avec un très beau sourire la réponse suivante : « Je n'exclue pas cette possibilité ».
A notre droite est assise Daria. Elle a terminé ses études en philosophie il y a environ deux ans et travaille désormais pour une association religieuse. C'est elle qui nous a prêté sa chambre à notre arrivée à Moscou alors qu'elle était en voyage en Turquie avec des amis. Comme Maria, elle est très souriante et ravissante. A la fin de la soirée, elle nous offre deux icônes de Saint André, patron de son association.
Nous faisons également la connaissance d'Annia, spécialiste des langues européennes. Elle a appris l'allemand, l'espagnol et le français qui est sa langue préférée. Elle est dans sa troisième année d'études et actuellement en période d'examens. Toutefois, certainement bonne élève, les épreuves prévues le lendemain ne l'inquiètent pas ! Elle apprécie Francis Cabrel, Michel Sardou et bien d'autres chanteurs français.
Nous faisons également la connaissance d'Annia, spécialiste des langueseuropéennes. Elle a appris l'allemand, l'espagnol et le français qui est sa langue préférée. Elle est dans sa troisième année d'études et actuellement en période d'examens. Toutefois, certainement bonne élève, les épreuves prévues le lendemain ne l'inquiètent pas ! Elle apprécie Francis Cabrel, Michel Sardou et bien d'autres chanteurs français.
Nous faisons également plus ample connaissance avec Ilia qui est d'une extrême gentillesse. Informé de notre départ pour Saint-Petersbourg le lendemain, il veut nous laisser les clés de son appartement pour que nous puissions revenir chez lui sans difficultés à notre retour à Moscou. Nous déclinons sa proposition car nous avons déjà un logement de prévu. Il nous invite également à passer quelques jours dans sa « Datcha » (maison de campagne en russe). Nous acceptons avec grand plaisir, mais nous n'aurons malheureusement pas non plus le temps de nous y rendre. Dommage.
Auteurs : Mathilde Wagner et Sébastien Risse