Expédition en kayak... au Groenland !

Nathalie et Alain racontent leur expédition au Groenland, qu'ils ont réalisé en kayak de mer ! Une expérience unique et enrichissante...

Intro

 

C'est parti ! Fin mai, nous survolons la banquise à destination d'Upernavik, point de départ de notre périple, de nombreuses questions se bousculent dans nos têtes. Serons-nous à la hauteur ? Avons-nous vraiment pensé à tout ? Mais une fois le pied-à-terre, il n'y a plus de place pour le doute, les préparatifs prennent le dessus : réceptionner les kayaks, vérifier le matériel, valider certaines informations sur le terrain, trouver un fusil.

Nathalie sur son kayak de mer

Le projet germait dans nos têtes depuis bien longtemps, mais n'a réellement pris corps que huit mois plus tôt. Baptisé « Témoignages », nous avons l'intention de partir a la rencontre du peuple groenlandais à bord de deux kayaks de mer. Cela en plusieurs étapes, et sur plusieurs années.

La première doit nous mener depuis la ville de Upernavik sur le N 72, jusqu'à celle d'Ilulissat sur le N 69 dans la baie de Disko. Soit un parcourt de plus de 500 miles nautiques (1000 Kms) à réaliser par année. L'objectif est de rallier les nombreux villages situés sur cette côte, avec l'intention de réaliser des prises de vue photographique, et de rapporter des témoignages des populations inuites sur : l'état des lieux, les changements constatés, les craintes à venir concernant leur quotidien et leur environnement.

 Passage sous une calotte glacière

Tous deux, photographes, Nathalie et moi avons l'habitude des longs séjours en milieu naturel. Notre expérience s'est forgée au fil des années, sur des terrains aussi variés que : l'Afrique Australe, les deux côtes du Canada, l'Alaska, l'Écosse, l'Islande, la Norvège et le Svalbard, et sur des activités comme : l'aile delta, le parapente, des raids en chien de traîneau, le ski nordique, et bien sûr le kayak de mer.

Néanmoins, lorsque nous posons le pied sur le petit aérodrome d'Upernavik, nous nous apprêtons à réaliser une des expéditions les plus abouties de notre carrière. Elle n'en est pas moins faite d'inconnus, et de nombreux points d'interrogation subsistent. Le climat et le timing de notre projet nous interpellent tout d'abord. Les reliefs sont enneigés, la température ne décolle pas de zéro. Les Inuits nous confirment que l'hiver est toujours là.

Passage devant une calotte glacière

Pour ce programme, le Prince Albert II de Monaco, et une douzaine de partenaires nous ont fait confiance. Privilégiant la qualité de notre équipement, la quasi-totalité de celui-ci nous a déjà accompagnés sur des expéditions précédentes. Les kayaks encore dans leur emballage d'origine ont fait le voyage directement depuis la Grande-Bretagne. Lorsque nous les découvrons, c'est d'abord l'émotion. Tels deux enfants, nous ouvrons nos cadeaux, l'excitation est vite suivie d'un moment de déception. L'un des kayaks est endommagé sur une vingtaine de centimètres, à hauteur de la trappe avant et nécessite une réparation. L'imprévu commence, il nous faut le gérer. Bloqués par le week-end de la Pentecôte, nous tardons à trouver un local chauffé permettant de travailler la résine dans de bonnes conditions.

Ours polaires et boufs musqués font partie des rencontres potentielles. Il nous faut un fusil ! Le calibre que nous recherchons n'est plus disponible en magasin. Nous affichons une annonce et faisons fonctionner le bouche à oreille. La veille du départ, le fusil temps recherché nous est vendu par un chasseur. Depuis plusieurs jours, de brèves dépressions se succèdent, il neige à l'horizontale. Passé le stress des ultimes préparatifs et de la mise à l'eau depuis des rochers des deux fois 70 kilos de nos kayaks Explorer, les bateaux glissent, le silence se fait, l'aventure tant attendue nous ouvre ses portes.

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