Nous sommes le dimanche 22 février, midi. Le chauffeur de taxi qui m'emmène à Roissy est jeune et sympathique. Le départ par la compagnie SAS est prévu à partir de l'aérogare Charles de Gaulle 1 à 14h40, entrée porte 14 qui se trouve malheureusement condamnée ainsi que toutes celles alentour. Après de longues allées et venues devant l'aérogare, je finis par trouver la seule entrée libre. Je me sens soulagée quand, à l'enregistrement des bagages, ma valise part sur le tapis roulant. L'hôtesse me confirme de ne pas oublier de la récupérer à Stockholm afin de passer la douane entre les aéroports international et national suédois.
Je me dirige calmement vers le satellite 7. L'anorak sous le bras compte tenu de la chaleur ambiante, je prends déjà quelques photos. J'arrive en salle de départ vers 14h après avoir subi les contrôles habituels. Première anecdote : je me vois confisquer une minuscule paire de ciseaux à bouts ronds faisant partie de ma trousse de couture. L'objet est ridiculement petit parmi tous ceux qui ont été confisqués jusqu'alors mais, c'est la règle ! L'embarquement se fait à partir de 14h15. Avec mes grosses chaussures de randonnée et mon sac à dos, je dénote un peu parmi tous les passagers !
Place 8D, le sac à dos et l'anorak entrent difficilement dans le porte-bagages. Couper le téléphone portable ! Cela fait quelques années que je n'ai pas pris l'avion et le décollage me soulève le cour. Toutes les informations sont prioritairement données par l'équipage en suédois. Je suis perdue ! Presque toutes les chevelures, devant moi, sont blondes.
Petit encas de saumon fumé, jus d'orange, café : ça vous requinque. Il est déjà près de 17h, l'atterrissage sur Stockholm est annoncé. Le ciel est toujours gris. De là-haut, j'observe une alternance de taches sombres et claires : forêt et neige probablement.
Défilement des bagages sur le tapis roulant. Je rebranche mon portable. Le réseau suédois, "Telia" m'accueille. Je saisis ma valise verte pour la déposer sur un chariot ainsi que mon sac à dos et mon anorak. Suivre le dédale de couloirs entre la douane et l'aérogare d'Arlanda, beaucoup plus chaleureuse que Roissy : boutiques luxueuses, plancher en parquet, éclairages indirects nombreux. Le vol à destination de Kiruna étant planifié à 19h25, porte 37, j'ai du temps devant moi. Je fais à nouveau enregistrer mes bagages et flâne un peu dans l'aérogare. Surveillée par la police locale, je photographie le point de repère : une colonne sculptée jusqu'au plafond. Puis je décide de sortir dehors pour fumer une cigarette. Il fait nuit, quelques flocons de neige voltigent. L'attente est longue pour embarquer vers Kiruna.
- Hej - phonétiquement "Héé" : bonjour - salue l'équipage.
L'avion est bondé. Place 10C, à côté d'une jeune fille brune aux yeux clairs, légèrement bridés. Ceinture, à nouveau décollage et, démonstration du gilet de sauvetage par le stewart. Plus de deux heures de vol pour rejoindre Kiruna, situé à 1200 km au nord de Stockholm. 20h15, l'avion semble amorcer sa descente. Je m'affole d'autant plus qu'un bon nombre de passagers commence à se préparer. A 20h30, l'avion se pose sur une piste entourée de neige. "Serions-nous arrivés à Kiruna ?" Ma voisine, ayant perçu mon inquiétude, s'adresse à moi en anglais et me rassure. En fait, il s'agit d'une escale à Umeà, située à équidistance de Stockholm et de Kiruna. La plupart des passagers y descendent. J'avais oublié cette stipulation sur mes billets.
La jeune fille se présente. Elle s'appelle Maria. Elle est d'origine sâme de par sa mère et se rend à Kiruna pour voir ses parents. Quelle chance pour moi : elle parle parfaitement bien le français !