Kiruna Différences et transparence - Suède

Emérance Bétis s'envole pour Kiruna, une petite ville du Grand Nord... un voyage insolite et différent !

Intro

A destination de…

Suède

J'ai attendu février 2004 pour concrétiser le voyage qui me faisait tant envie. A plusieurs reprises depuis dix ans, on m'avait parlé de la ville située le plus au nord de la Suède, à 200 km au-dessus du cercle polaire : Kiruna. Pendant toutes ces années, j'ai entretenu l'idée de découvrir cette terre froide. Voici quelques mois, j'ai fini par proposer mon projet à ma hiérarchie. J'ai toutefois évoqué le sujet très timidement, avec guère d'espoir de le faire aboutir ! Mais à ma plus grande surprise, la proposition a fait son chemin et a été approuvée à la fin de l'année 2003.Nature

Chargée d'effectuer un repérage dans le Grand Nord pour y accueillir le personnel de mon entreprise, je me suis alors engagée dans un véritable parcours du combattant. Cette mission a d'abord nécessité une préparation minutieuse de manière à anticiper les aléas de l'aventure. Car il s'agissait bien ici d'une aventure compte tenu du froid qui règne là-bas, de la nuit qui y sévit encore en février et des difficultés pour s'y déplacer. Il a fallu fixer les dates précises de l'aller et du retour pour bénéficier du meilleur prix sur le trajet Paris-Stockholm. Puis, dès les vacances de Noël, j'ai tapé "Kiruna" sur les moteurs de recherche d'internet qui ont généré, comme d'habitude, une multitude de liens : la plupart en suédois, beaucoup en anglais et quelques uns en français !
Pour donner une idée de grandeur, le territoire de Kiruna est plus grand que la moitié de la Suisse. Il comporte près de 25 000 habitants dont la majorité est concentrée sur la ville. Malgré la barrière de la langue, je savais déjà que mon programme allait être dense. Pour obtenir plus d'informations, d'ordre pratique notamment, j'ai alors pris contact en janvier avec les personnes qui avaient déjà vécu à Kiruna pendant les six mois d'hiver.

Chasse- "Il faut te munir de vêtements en Gore-Tex, de gants et chaussettes en soie à porter en-dessous des paires habituelles, d'un bonnet très couvrant, de bonnes lunettes de soleil ainsi que de crème protectrice pour le visage. Bien entendu, les semelles lisses sont à exclure ! Mais des chaussures de randonnée en montagne devraient être suffisantes."

De crainte que les piles de mon appareil numérique gèlent sur place, j'ai décidé d'emporter mon argentique ainsi que deux panoramiques jetables. Je prenais ainsi le risque de rater mon reportage photographique ! De surcroît, en me connectant régulièrement sur la météo locale, la semaine du 22 au 27 février s'annonçait très nuageuse et neigeuse. Plus la date du départ approchait, plus je me sentais angoissée et plus j'avais peur de ne pas être à la hauteur de mon ambition. Pourtant, je ne partais pas complètement vers l'inconnu car je m'étais pas mal documentée à l'avance.
Mais je me posais toute sorte de questions de dernière minute ; à titre d'exemple : pourrais-je recharger facilement mon téléphone portable sur place, les prises électriques étaient-elles les mêmes qu'en France ? Car, je comptais bien maintenir un lien quotidien avec ma famille !

Le jour J est arrivé à une vitesse folle. Dernier bouclage des bagages. Une valise et un sac à dos remplis à ras bord. Papiers (carte d'identité, permis de conduire, carte bleue internationale, titre de mission et volets de Sécurité Sociale) dans une des poches de l'anorak, chaussures de randonnée déjà aux pieds afin de ne pas surcharger la valise (20 kg maxi). Le ciel est gris, la température frôle les 0°C mais j'ai trop chaud quand je fais mon petit tour de jardin en attendant l'arrivée de mon taxi ! "Voilà, j'y suis, je ne peux plus reculer."

Carte de la Suède