Esrange et la mine de fer

La mine de ferL'assistante de Xavier a organisé deux visites pour moi, ce mardi : le matin, la base d'Esrange et l'après-midi, la mine de fer à Kiruna.
Sur la route d'Esrange, les lacs gelés, la toundra et la forêt enneigée sont captivants de beauté sous le soleil levant. Je m'arrête à plusieurs reprises pour les admirer et les photographier.
La voie étant étroite et recouverte de neige tassée, il est recommandé d'être prudent, d'autant que des traversées de rennes ne sont pas rares. La base se situe à une quarantaine de kilomètres à l'est de Kiruna et constitue un cul-de-sac. Je me sens bien seule au bout de ce monde sous un ciel étrange. En effet, plus je m'approche de la base, plus un énorme nuage de brume recouvrant tout l'horizon avance vers moi !
Il faut montrer carte blanche en arrivant dans ce lieu de haute technologie. Je suis accueillie par la responsable de communication parlant parfaitement bien le français. Salle de réception des visiteurs et projection du film institutionnel en anglais : en 1962, l'organisation européenne décide de créer un champ de tir de fusées-sondes en Suède pour étudier l'atmosphère terrestre et les aurores boréales. Dix ans plus tard, le site passe sous le contrôle du gouvernement suédois. De nos jours, Esrange dispose de sept pas de tirs permanents capables de lancer une grande variété de fusées-sondes.
Cette année, de nombreux toulousains résident à la base ; j'en rencontre quelques-uns et me fait un plaisir d'échanger avec eux. Puis en compagnie de mon guide, je me rends à pied vers le lac gelé, lieu d'envoi des sondes. Il n'y aura malheureusement pas de lancement aujourd'hui, le prochain étant prévu pour jeudi, si toutefois les conditions météorologiques le permettent. La visite des ateliers de préparation des instrumentations est impressionnante de gigantisme et de précision !
Retour dans le bureau de la charmante guide qui me remet le rapport annuel de l'Etablissement. Les murs sont tapissés de magnifiques photos d'aurores boréales de toutes couleurs. J'aurai la possibilité d'en commander via le site internet d'Esrange…

Il est déjà midi, le rendez-vous à la mine de fer est fixé à 13h30 : je n'aurai pas le temps de déjeuner. C'est sous la grisaille et la neige que je me présente devant le grand immeuble austère…
La visite est commentée en anglais.  En effet, le mineur suédois qui guide le groupe ne parle pas français et j'ai difficulté à le suivre compte tenu de sa rapidité d'élocution. Le groupe est composé de quatre adolescents qui se font tout de suite complices du mineur ; l'heure est à la plaisanterie mais aussi au sérieux de l'histoire de la mine.
Le guide nous emmène dans son véhicule utilitaire à travers les galeries qui font 400 km de long et descendent à 2000m de profondeur sous l'unique montagne taillée en escaliers qui s'élève à proximité de la ville. Les phares sont ici de rigueur ; il ne faut pas être claustrophobe ! En fait, la ville de Kiruna s'est construite dans les années 1900 autour de la mine qui était, à l'époque, exploitée à ciel ouvert et dont le minerai était transporté par la voie ferrée reliant Luleà à Narvik, port de Norvège. Depuis, elle est devenue la plus grande mine de fer souterraine du monde et emploie encore près de 3000 personnes.

Des casques attendent les visiteurs à l'entrée de la première salle creusée dans la pierre. La température ambiante est bien plus agréable qu'à l'extérieur. La grandeur des panneaux, des maquettes et des machines d'exposition sont à l'échelle du site pour expliquer le gigantisme de l'exploitation ! De petits sachets de minerai et des carottes sont remis en souvenir à chaque visiteur. Ces dernières pèsent très lourd dans mon sac à dos ! Puis ensuite, vient la visite du musée réunissant les conditions difficiles dans lesquelles vivaient les mineurs ainsi que les plus anciens objets du début du XXème siècle. Le tout est présenté de manière exemplaire !

La base d'EsrangeSur la route d'Esrange