Transhumance dans les Andes

Entre condors et pampa, à cheval sur la cordillère argentine pour le convoyage le plus fou qui puisse exister...

Intro

Entre condors et pampa, à cheval sur la cordillère argentine pour le convoyage le plus fou qui puisse exister : le rassemblement et déplacement d'un troupeau composé de vaches, juments et chèvres.

A 2600 mètres d'altitude les plateaux et vallées des Andes offrent l'espace et l'herbe nécessaires à l'élevage de troupeaux de bétail. Mais quand vient l'hiver, la rigueur du climat oblige les propriétaires à déplacer leur animaux pour des cieux plus cléments, en l'occurrence ceux de la pampa, 1500 mètres plus bas. Notre petit groupe de français a eu la chance de pouvoir partager cette expérience hors du temps au sein d'une famille authentique, où le sens de l'accueil n'est pas un vain mot.

Avril 2006, l'automne ne semble pas pressé de s'installer sur l'ouest argentin. Bien que les nuits soient déjà glaciales, les températures dans la journée avoisinent les 25°C. Après le froid parisien, la douceur de Mendoza nous envahit dès l'arrivée à l'aéroport. Quelques heures de route nous permettront de faire connaissance et une bonne nuit de repos de nous remettre du voyage.

Lundi matin tout le monde est prêt pour le petit déjeuner bien avant l'heure convenue, nous sommes impatients de partir, même si dehors le jour, lui, n'est pas encore levé. Moins d'une heure plus tard nous sommes tous à bord du minibus qui nous conduit jusqu'au puesto de Nivaldo et sa famille. Le puesto est l'estive, la maison où la famille vit d'octobre à avril pendant que les bêtes paissent dans la montagne. Il est temps de rassembler les animaux pour repartir vers la maison se trouvant à une soixantaine de kilomètres de là. Nous faisons connaissance avec nos hôtes, Nivaldo, son épouse et leurs deux garçons ravis d'accueillir ces étranges français curieux de découvrir leur vie. Dans le corral nos montures nous attendent. Des criollos, des chevaux de la montagne, au pied sûr, qui n'ont peur de rien et dont l'endurance est à toute épreuve. Première surprise pour les habitués des clubs que nous sommes : certains chevaux n'ont pas de nom. Tout simplement car ils font partie de l'élevage, destinés à la vente ou à la reproduction, ils font partie du troupeau, tout comme les vaches ou les chèvres, ce qui ne les empêche bien évidemment pas d'être dressés et ferrés.

Nous partons avec Alexis, le fils aîné de Nivaldo, et Mario, notre accompagnateur local. Prix (modeste) à payer pour partager la vie de fermiers locaux : personne ne parle autre chose que l'espagnol. L'accompagnateur de l'Agence du Voyage à Cheval est là pour assurer la traduction et permettre les échanges. Le ciel est d'un bleu limpide et les vestes attachées sur nos fontes, rendues inutiles par la douceur de l'air. Nous nous acclimatons assez rapidement à ces selles étranges où l'entassement des peaux de moutons nous donne l'impression d'être très loin de notre cheval. Très vite pourtant nous nous y sentirons parfaitement à notre aise. D'ici la fin de la semaine nous conviendrons même que leur confort est inégalable. Etudiées pour le travail, ces selles sont avant tout confortables et malgré les journées parfois longues, jamais nous ne ressentirons de douleurs ou de courbatures.

Un cadre paradisiaque

Un cadre paradisiaque